Ulric Neisser, biographie du père de la psychologie cognitive

Ulric Neisser est l'une des figures les plus marquantes de la psychologie contemporaine. Il est devenu particulièrement célèbre pour ses études pertinentes sur les processus de mémoire et de cognition. Ses idées sont toujours d'actualité.
Ulric Neisser, biographie du père de la psychologie cognitive
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 27 juillet, 2022

Ulric Neisser est connu et reconnu comme le père de la psychologie cognitive, une approche qui étudie les processus mentaux impliqués dans la connaissance. Le magazine Review of General Psychology de 2002, dans une enquête générale menée périodiquement, le classa au rang de 32ème parmi les psychologues les plus cités du XXème siècle.

Ulric Neisser a consacré la majeure partie de sa vie à l’étude de la mémoire, sans pour autant négliger d’autres processus mentaux. Ses contributions dans ce domaine furent très pertinentes. Plusieurs de ces postulats sont en effet encore valables aujourd’hui en psychologie .

Ce psychologue et chercheur partit des principes de la Gestalt, mais suivit ensuite sa propre voie. Le livre qui consacra ses idées et lui apporta la célébrité est Cognitive Psychology, publié en 1967. Curieusement, et bien qu’il fut le fondateur de la psychologie cognitive, il en fit également une vive forte dans son ouvrage Cognition and Reality, de 1976.

“L’attention n’est pas seulement une analyse attentive, c’est un acte constructif… Ce que nous construisons ne possède que les dimensions que nous lui avons attribué”.

-Ulric Neisser-

Ses origines

Ulric Neisser est né à Kiel (Allemagne) le 8 décembre 1928. Son père était Hans Neisser, un économiste brillant et prospère qui avait anticipé la montée d’Hitler en Europe et devancé ses plans, émigrant en Angleterre puis aux Etats-Unis en 1933.

Sa mère était Charlotte Neisser, une sociologue très active dans le mouvement des femmes en Allemagne. Elle était catholique, mais s’est convertie au judaïsme en se mariant. Le couple a eu deux enfants: Ulric et Marianne. Ils sont tous les quatre partis vivre aux Etats-Unis où ils y sont restés définitivement.

La famille s’est parfaitement intégrée dans ce nouveau pays d’adoption, bien que leur origine allemande ait toujours été quelque peu taboue. Le père est devenu un fervent amateur de baseball et on dit que cela a également influencé les intérêts de son fils. Il est décrit comme un petit garçon joufflu, de bonne humeur et doté d’une intelligence pratique.

La formation d’Ulric Neisser

Ulric Neisser s’est formé en tant que psychologue à l’Université d’Harvard. Il obtient son diplôme avec mention très bien en 1950. Il avait hérité de la passion de son père pour le baseball, mais au-delà de sa passion, il ne démontrait pas de grandes aptitudes pour ce sport. Un jour, il dit que cela l’avait amené à s’intéresser à la Gestalt qui était, à l’époque, l’école de psychologie la moins en vu.

Neisser obtient ensuite sa maîtrise en 1952 au Swarthmore College, un temple de la Gestalt. Puis son doctorat à Harvard en 1956, avec une thèse dans un domaine inhabituel: la psychophysique. Il travaille ensuite comme enseignant dans la même université pendant un an. Puis dans d’autres centres académiques, avant de s’installer finalement à Cornell.

Au cours de ces années, il a été fortement influencé par des figures importantes de la psychologie telles que George A. Miller, Hans Wallach et Abraham Maslow. Il rencontre également un jeune informaticien, Oliver Selfridge, qui fut déterminant pour lui car il l’a initié au domaine de l’intelligence artificielle. Il part ensuite à l’Université de Pennsylvanie où il rédige son chef d’oeuvre.

Ulric Neisser

Les contributions d’Ulric Neisser

Les plus grandes contributions d’Ulric Neisser se trouvent dans le domaine de la compréhension de la mémoire. Il a postulé et testé un concept qui reste valable aujourd’hui: la mémoire humaine est une reconstruction des évènements et non une photographie instantanée de ce qui s’est passé. En ce sens, la mémoire est créative, contrairement aux machines. Elle prend les souvenirs et les retravaille, plutôt que de les reproduire avec une fidélité extrême.

Neisser a également inventé le concept de mémoire épisodique qui concerne les souvenirs autobiographiques. Elle constitue, avec la mémoire sémantique, la mémoire déclarative. Elle est également connue sous le nom de mémoire explicite et représente la mémoire qui nous permet de nous souvenir de faits spécifiques. Contrairement à la mémoire procédurale dans laquelle nous nous souvenons des manières de faire.

Pour élaborer ses théories, Ulric Neisser a toujours utilisé des études de cas ou des études expérimentales. Il développa le concept de mémoire épisodique à partir de l’analyse de ses conversations avec John Dean, l’assistant de Richard Nixon, sur l’affaire du Watergate.

Par ailleurs, ses études sur les souvenirs des personnes à propos du tremblement de terre de Californie en 1986 et l’accident de la navette spatiale Challenger, sont célèbres.

Ulric Neisser est décédé le 17 février 2012 à New York des suites de la maladie de ParkinsonIl s’est donné corps et âme à la psychologie cognitive, l’un des grands piliers de la psychologie actuelle.

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  • Martínez-Freire, P. F. (2003). Concepciones cognitivas del ser humano. Contrastes. Revista Internacional de Filosofía.


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