Comment soulager les effets d'une culpabilité qui ne vous laisse pas avancer

Comment soulager les effets d'une culpabilité qui ne vous laisse pas avancer

Dernière mise à jour : 29 mai, 2017

Nous vivons dans un milieu culturel qui essaye de nous imposer certaines normes de comportement. On nous dit que nous recevrons des prix et des punitions selon nos actes. Et quand nous commettons une erreur, faisons quelque chose qui ne va pas dans le même sens que cette “norme” ou cessons tout simplement de la suivre, le sentiment de culpabilité apparaît. C’est à ce moment que nos problèmes commencent.
Nous retrouvons cette classe de normes à chaque instant. Au sein de notre famille, au travail, à l’école, dans la vie quotidienne. A chaque instant, nos décisions passent par cette sorte de code de comportement qui se charge de faire la différence entre ce qui est correct et ce qui ne l’est pas. Une morale qui nous accompagne au fur et à mesure que nous nous transformons en sujets sociaux.

“Ce n’est pas de ma faute si la vie se nourrit de la vertu et du pêché, de la beauté et de la laideur”.

-Benito Pérez Galdós-


Parfois, les choses vont même beaucoup plus loin. Par exemple, dans certaines religions comme la religion catholique, les croyant-e-s naissent avec une dette appelée “pêché originel”, qui ne peut être effacée qu’à travers le sacrement du baptême. On nous déclare coupables avant même de naître et nous ignorons la raison pour laquelle nous sommes désignés de cette manière.
L’idéal est de ne pas se laisser paralyser par ce sentiment de culpabilité. Il est bon de reconnaître ses erreurs, de réfléchir, d’apprendre. Mais il n’y a rien de sain à traîner cette culpabilité derrière soi toute sa vie. Si tout le monde faisait cela, personne ne serait capable de grandir au niveau personnel et d’atteindre ses objectifs. S’il y a bien une chose dangereuse, c’est un sentiment de culpabilité si fort qu’il finirait par gouverner nos vies.

Ne vous jugez pas si sévèrement et ne laissez pas non plus les autres le faire pour vous

Nous cherchons toujours à être accepté-e-s socialement. Très souvent, nous sommes incapables d’avancer si nous ne prenons pas en compte ce que disent les autres. Et notre existence, au lieu d’être un trésor, se transforme en un lieu froid, obscur, sans espoir. Nous nous isolons, nous n’osons pas dire ce que nous pensons et nous faisons tout ce que nous pouvons pour devenir invisibles.
La situation se complique quand nous faisons du tort à quelqu’un ou quand nous nous trompons nous-mêmes. Sans chercher à savoir qui a raison ou tort, nous assumons une culpabilité qui nous pousse à nous juger d’une manière parfois cruelle et impitoyable. Notre confiance et notre estime de nous-même reçoivent donc un choc très puissant.
Il peut également arriver que les autres se chargent de nous dire que notre conduite n’est pas adéquate et qu’ils nous imposent une sanction injuste, arbitraire et disproportionnée. Inévitablement, nous serons les seul-e-s à en souffrir. Dites-vous que nous méritons le respect que nous donnons car il s’agit de l’une des garanties pour toute cohabitation.
Personne n’a le droit de vous refuser une seconde chance. Vous-même ne le pouvez pas. Assumer ses erreurs est un acte noble et cela vous enrichit personnellement. Nous sommes tou-te-s égaux à ce niveau. Pour qu’un sentiment de culpabilité ne se transforme pas en obstacle, il est nécessaire que vous appreniez à vous pardonner, que vous sachiez pardonner et que vous compreniez que vos semblables n’ont aucun pouvoir sur vous.

Laisser votre culpabilité derrière vous et avancez

Beaucoup attribuent un faux sens à la phrase “celui qui oublie son histoire est condamné à la répéter” (attribuée au poète espagnol Jorge Agustín Nicolás Ruiz). Ils y trouvent une raison pour rester dans le passé. S’il est vrai qu’il est nécessaire de s’en souvenir pour ne pas refaire les mêmes erreurs, il est également certain que personne ne peut évoluer en traînant ce poids de ce qui aurait se passer mais qui n’est pas arrivé.
L’une des erreurs les plus fréquentes est peut-être de rester bloqué-e-s dans le passé. Nous nous ancrons dans un cercle vicieux qui ne se termine jamais. Et rien ni personne ne peut nous sortir de cette paralysie physique et spirituelle. Plus tard, cette culpabilité dominera chacun de nos actes, jusqu’à ce que nous devenions des personnes frustrées.
Nous sommes une construction dans le temps et l’espace. Notre vie est très courte par rapport aux distances qui existent dans l’univers. Ici, nous mesurons le passage du temps en secondes, en minutes et en heures. Puis en jours et en nuits. Et nous finissons par des cycles de semaines, de mois et d’années. La terre n’est rien de plus qu’un petit point bleu dans l’infinité du temps, comme l’a écrit Carl Sagan.
Si nous regardons le passé de manière constructive, le sentiment de culpabilité disparaîtra et nous réussirons à sortir de ses sables mouvants. C’est la seule façon de mûrir. Si, au contraire, nous laissons le passé nous suivre et s’imposer dans notre présent, nous serons incapables d’avancer. Nous sommes les maîtres de notre destin car le futur est entre nos mains.
Images de Patt Brannaghan

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