Selon une étude, les pauses de 10 secondes sont essentielles à l'apprentissage

Il devient de plus en plus clair que le cerveau fonctionne mieux lorsqu'on lui permet de se reposer suffisamment. À ce sujet, une étude récente a révélé que les pauses de 10 secondes étaient idéales pour mieux mémoriser n'importe quel contenu.
Selon une étude, les pauses de 10 secondes sont essentielles à l'apprentissage
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 14 janvier, 2022

Une nouvelle étude a révélé que faire des pauses de 10 secondes augmentait considérablement l’apprentissage de tout type de contenu et, plus précisément, sa mémorisation. Cela serait essentiel dans des activités telles que l’apprentissage d’une nouvelle langue ou une routine avec un instrument de musique.

La recherche a été publiée dans la prestigieuse revue Cell Reports en 2021. C’est une découverte qui met à mal la vieille idée selon laquelle, pour enregistrer une connaissance, il suffit de la répéter ad nauseam. En fait, de nombreuses personnes procèdent de la sorte et ne parviennent pas à établir ce nouvel apprentissage.

… « Un bon sommeil ou repos après l’apprentissage facilite ce processus d’ancrage, surtout parce que le cerveau représente une nouvelle fois, sans s’en rendre compte, la séquence d’activation des neurones qui ont participé à l’activité en question, ce qui permet de consolider cette séquence dans la mémoire. »

-Bénédicte Salthun-Lassalle-

L’étude montre que les pauses de 10 secondes fonctionnent comme d’excellents facilitateurs pour la fixation d’un nouvel apprentissage. Apparemment, ce court laps de temps suffit à produire un équilibre entre « l’ancrage » des nouvelles connaissances et leur consolidation.

Garçon se reposant d'étudier

Le cerveau et les pauses

Au-delà des pauses actives, qui sont plus que recommandées dans toute activité, le cerveau en tant que tel a besoin de pauses périodiques pour fonctionner correctement. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le cerveau n’est pas un muscle et il ne devient pas plus productif si vous le faites travailler jusqu’à épuisement. C’est plutôt le contraire qui est vrai.

Il existe déjà plusieurs études qui prouvent la relation importante entre le sommeil et l’apprentissage. On sait que, durant cet état, le cerveau travaille encore plus que dans les moments d’éveil. L’une des fonctions qu’il remplit est de traiter et d’organiser les informations qu’il a reçues. Cela affecte la consolidation des apprentissages.

Cependant, cette nouvelle étude révèle que faire des pauses pendant les activités d’apprentissage a un effet similaire. Ces pauses permettent au cerveau de mieux effectuer les tâches d’ancrage et de consolidation des connaissances acquises. C’est pourquoi, si elles sont mises en œuvre, les performances peuvent s’améliorer considérablement.

Les pauses de 10 secondes : l’expérimentation

L’étude publiée dans Cell Reports indique que les pauses de 10 secondes sont optimales pour mémoriser et fixer une séquence. Ceci est utile lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue, mais aussi lors d’activités telles qu’une séquence d’exercices ou de mouvements, comme conduire une voiture ou effectuer un pas de danse.

La recherche a été dirigée par le Dr Ethan Buch, des National Institutes of Health (NIH), et par d’autres chercheurs. Pour la mener à bien, la collaboration de 33 bénévoles a été nécessaire. Chacun d’eux s’est vu présenter un nombre à cinq chiffres sur un écran et on leur a ensuite demandé de le mémoriser.

Après cela, ils ont dû écrire ce chiffre autant de fois que possible en 10 secondes. Au début, ils le faisaient de façon continue. Néanmoins, par la suite, chaque volontaire devait faire des pauses de 10 secondes. Tout au long du processus, le cerveau des participants a été surveillé par magnétoencéphalographie. Le test s’est déroulé en deux étapes, chacune comportant 35 exercices.

Homme sérieux pensant

Les résultats de l’étude

Après ce test, on a pu voir que chaque participant améliorait progressivement sa capacité de mémorisation. À la onzième tentative, la mémorisation s’est stabilisée, c’est-à-dire qu’elle a cessé d’augmenter. Après un examen attentif des données, il a été constaté que la capacité de mémorisation augmentait à nouveau après les pauses de 10 secondes.

En même temps, on a constaté que, pendant ces pauses, le cerveau répétait la série de cinq chiffres qui venaient d’être apprise. Pendant ce temps, la vitesse à laquelle le cerveau faisait cette répétition augmentait. En moyenne, il le faisait 20 fois plus vite. De même, plus la pratique était répétée, meilleure était la mémorisation.

Les chercheurs ont découvert que trois zones du cerveau étaient impliquées dans l’ensemble de ce processus. L’une est le cortex sensorimoteur, qui est associé à l’apprentissage et au mouvement. Dans ce cas, il s’agit des mouvements de chaque participant lors de l’écriture du chiffre mémorisé. Les deux autres zones sont le cortex entorhinal et l’hippocampe, tous deux liés à la mémoire.

Il a été constaté que ces trois zones du cerveau communiquaient activement entre elles, à la fois dans les moments où les volontaires mémorisaient et lorsqu’ils faisaient les pauses de 10 secondes. En conclusion, de telles pauses ont une grande influence sur la capacité de mémorisation.


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  • Enríquez, N. (2020). Pausas y actividad neuronal en la producción oral de hablantes de herencia, nativos y no nativos de español e inglés utilizando electroencefalograma (Doctoral dissertation, University of Houston).

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