Parfois s'accrocher fait plus de mal que de lâcher prise

Parfois s'accrocher fait plus de mal que de lâcher prise

Dernière mise à jour : 08 mars, 2016

Réfléchissez quelques instants à la question suivante : croyez-vous qu’il y ait quelque chose dans votre vie grâce à laquelle vous êtes heureux et sans qui cela ne pourrait tout changer ?

Nous pouvons également la formuler autrement : pensez-vous avoir besoin d’une chose, qui, si elle n’était pas là, retirerait tout sens à votre vie ?

Si vous avez répondu de façon affirmative, vous êtes sûrement esclave de l’attachement.

Lorsque nous souffrons d’attachement, nous croyons de manière irréaliste que le lien que l’on a créé avec cette personne ou cette chose en particulier nous apportera trois choses que l’être humain a toujours recherché et prétendu atteindre : l’une d’entre elles est le bonheur, cette sensation de bien-être et de plaisir tellement voulue que nous ne savons pas bien d’où elle vient.

Lorsque nous sommes obsédé par quelque chose ou par quelqu’un, nous pensons, de façon erronée, que nous ressentons du bonheur grâce à cette chose ou cette personne, à cette chose qui est à l’extérieur de nous au lieu de penser qu’il puisse naître en nous, au lieu de réfléchir à si apprécions ou non les choses que nous avons, de si nous nous plaignons plus ou moins fréquemment de ce qui nous manque et de notre façon de gérer ce que nous nous disons à nous-mêmes.

D’un autre côté, lorsque nous sommes attachés, nous pensons que nous sommes en totale sécurité. C’est comme si cet objet d’attachement nous protégeait des catastrophes mentales telles que la solitude, la sécurité économique ou une vie confortable.

Nous pouvons l’observer au sein de nombreux couples dans lesquels l’un des membres est dépendant de l’autre même si tout est chaotique et que l’amour brille par son absence.

La personne attachée continue cette relation à cause d’une peur irrationnelle de se retrouver seule au monde.

Elle crée une catastrophe qui la paralyse et l’empêche de prendre des décisions conformes à la logique et à son propre bien-être.

En plus du bonheur et de la sécurité, lorsque nous nous accrochons, nous pensons que notre vie à un sens grâce à cette chose à laquelle nous sommes attachés, et que si nous la perdions, la vie ne serait plus heureuse, que nous serions perdus et que nous n’aurions plus d’espoir.

femme coeur en cage

Évidemment, il ne s’agit que de fantaisies que nous, les êtres humains, créons dans nos esprits et qui nous font souffrir de manière exagérée.

S’accrocher à quelque chose ou à quelqu’un provoque beaucoup de souffrance, d’angoisse et d’inquiétude.

Si nous en faisons une obsession, nous serons toujours anxieux à l’idée de perdre cette chose que nous avons eu tant de mal à atteindre et qui donne un sens à notre existence (enfin, c’est ce que nous pensons).

De plus, si un jour nous les perdions, nous tomberions dans une profonde dépression, car nous aurons cru que notre source de bien-être et de bonheur était cette personne, cet objet ou cette idée.

Nous penserions que rien ne pourrait plus jamais nous rendre heureux et nous nous sentirions horriblement malheureux.

Comment savoir si je souffre d’un trop grand attachement ?

Être accroché à quelque chose ou à quelqu’un peut passer inaperçu, car nous avons cette grande faculté à nous mentir à nous-même. Apprenez à reconnaître quelques uns des signaux qui vous indiqueront que vous être trop accroché :

  • Si vous remarquez que vous avez une obsession : vous souffrez d’attachement émotionnel si vous vous rendez compte que vos désirs sont devenus des besoins absolus, que vous n’êtes jamais satisfait mais que vous avez toujours besoin de plus pour être bien.
    Ce n’est plus une question de préférence : vous avez véritablement besoin d’être très proche de cette source de bonheur pour pouvoir avancer correctement dans la vie. Cette situation est semblable à la prise de drogue, la personne dépendante a toujours besoin d’une dose plus forte pour pouvoir ressentir le même plaisir qu’au début.
  • Manque de contrôle de soi : les personnes trop attachées à quelque chose ne sont pas capables de réguler leur propre conduite et réalisent des actions compulsives, viscérales, sans aucun raisonnement logique. C’est comme si quelqu’un était hors de son corps et devenait un esclave du monde extérieur. Ces personnes ne sont plus maîtres de leur vie et devienne dépendantes de l’objet de l’attachement.
  • Souffrance exagérée si ce à quoi vous êtes attaché est loin de vous : dans votre organisme se prépare alors un cocktail d’émotions très fortes semblable au syndrome d’abstinence, car l’objet du désir n’est pas à vos côtés.
  • Maintenir le lien d’obsession même s’il vous fait du mal : si vous avez conscience que cette situation vous fait souffrir mais que vous l’acceptez car vous n’avez pas la force suffisante pour vous en éloigner, vous êtes fortement attaché et pensez que vous ne pourrez pas vivre autrement…
    Vous croyez mal, vous pensez que la vie sera pire si vous sortez de cette situation. Mais ce qui est certain, c’est que c’est cette situation qui vous empêche de voir toutes les belles choses que la vie a à vous offrir. Vous avez les yeux bandés et vous n’êtes pas capable de voir plus loin.

Apprendre à lâcher prise

femme oiseau sur l'epaule

Pour grandir émotionnellement et sentir que vous êtes une personne forte, libre et indépendante, vous devez pratiquer la philosophie du détachement.

Cela ne signifie pas que vous devez éloigner de votre vie tout ce que vous aimez ou qui vous procure du plaisir, non, mais tout ce qui provoque en vous une obsession, ce dont vous pensez avoir besoin pour être heureux et qui rendrait votre vie inutile en disparaissant.

Il s’agit d’être l’esclave de rien ni personne et d’être le seul maître de votre vie. Pour cela, il y a quelques étapes à suivre :

  • Remplacez le “j’ai besoin” par un “je désire” ou un “je préfère”.
  • Soyez conscient du fait que rien ne nous appartient vraiment, mais que nous pouvons profiter de ce que nous avons au moment présent.
  • Soyez passionné et rêvez, mais sans souffrir, car vous n’en avez pas réellement besoin.
  •  Pratiquez le détachement dans votre vie quotidienne : jetez ce dont vous vous servez à peine, coupez radicalement les ponts avec cette personne qui vous fait du mal… Soyez courageux !

Et souvenez-vous… Parfois, s’accrocher fait plus de mal que de lâcher prise !


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