La paresse est l'une des facettes de la peur

La paresse est l'une des facettes de la peur

Dernière mise à jour : 03 octobre, 2017

La paresse a longtemps été la marque d’une réserve énergétique, à des époques où l’humanité n’avait pas toujours accès aux nutriments dont elle avait besoin. Nous laisser envahir par cette émotion, de temps à autre, n’est pas forcément mauvais, cela relève plutôt de l’instinct de survie. Ce comportement n’est plus vraiment utile de nos jours et nous fait plutôt ressentir de la culpabilité lorsque nous le mettons en œuvre.
La société moderne nous a inculqué l’idée qu’être paresseux-se, fainéant-e ou mou/molle faisait de nous des êtres inférieurs qui méritent d’être sous le feu des critiques et sous les regards réprobateurs des autres membres de nos groupes sociaux. Voilà pourquoi nous nous sentons coupables lorsque nous ne faisons rien, pas parce que cela ne nous plaît pas et ne nous est pas utile, mais pour l’image que cela renvoie de nous.

Lorsque nous utilisons la paresse pour justifier nos peurs

Nous nous sentons souvent paresseux-ses et nous cessons de réaliser certaines activités que nous avions pourtant décidé seul-e-s d’entreprendre. Nous nous justifions en nous disant que nous les ferons plus tard, quand nous aurons plus d’énergie et d’envie. Pour autant, nous pouvons nous rendre compte que, la plupart du temps, nous finissons tout bonnement par abandonner.

femme pensive

Nos peurs peuvent se manifester de bien des manières et la paresse est bien souvent le masque favori de la peur de réaliser quelque chose. Nous avons peur de ne pas réussir, nous sommes terrorisé-e-s à l’idée de terminer ce que nous avons déjà commencé ou nous craignons de ne pas recevoir l’approbation de notre entourage. Nous utilisons donc la paresse comme un moyen de fuir la réalité.

Le problème est que la paresse appelle la paresse. Plus nous nous complaisons dans cet état d’indolence, moins nous allons avoir envie de faire des choses intéressantes et toute notre force de volonté va se dégrader petit à petit. Cela peut avoir des conséquences extrêmement négatives sur nos peurs, qui vont prendre de plus en plus de force, et qui finiront par totalement vaincre notre faible tentative de rationalisation qui se traduit par des “Je le ferai demain” ou “Quand j’aurais la motivation suffisante, je le ferais“.
Il nous paraît intéressant de nous arrêter quelques instants sur ce phénomène. Désirons-nous nous débarrasser véritablement pendant quelques heures de toutes nos obligations pour retrouver notre homéostasie interne, ou sommes-nous en train de fuir des choses qui sont importantes pour nous ?
La peur s’alimente, grandit et se généralise. Plus nous avons peur, plus nous finissons par en être prisonnier-ère-s.

Des activités loin de nos obligations

Cesser de nous complaire dans la paresse ne veut pas dire que nous devons tomber dans l’excès inverse et remplir nos journées avec des obligations inutiles. Il s’agit davantage d’ajouter petit à petit, dans nos vies, des choses qui nous plaisent réellement et qui vont finir par tuer progressivement notre paresse.

Pour cela, il est important d’abandonner le canapé et la télévision qui nous ancrent encore plus parfaitement dans notre paresse et qui ne nous aident pas à nous sentir mieux. L’idéal est d’utiliser notre paresse pour nous consacrer à des loisirs plaisants et productifs.

marche

Le loisir n’est pas la même chose que la paresse. Les Romains ont introduit ce terme qui s’oppose à la négoce en latin, ce qui veut dire qu’il désigne toutes les activités qui ne sont pas consacrées à obtenir des revenues pour pouvoir vivre. Les loisirs correspondent donc aux activités que les personnes réalisent car elles leur plaisent profondément et leur apportent des bienfaits intérieurs.

La paresse est le fait de ne pas accomplir d’activités de négoce ni de loisirs. C’est un signe clair de décrépitude, de fatigue absolue, voire de dépression, qui alimente un sentiment de culpabilité, lui-même élément déclencheur d’une forme de mal-être profond.
Voilà pourquoi il est important de nous maintenir dans un entredeux salvateur qui, comme le dirait Aristote, est le siège de la vertu. Nous ne devons pas nous laisser porter par les injonctions productivistes de notre époque, sans pour autant nous laisser-aller.


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