Nous prendrons à nouveau nos grands-parents dans les bras (les liens à distance)

Papa, maman, grand-mère, grand-père... Nous nous prendrons à nouveau dans les bras. Même à distance, nous restons proches, car notre affection se nourrit jour après jour des messages reçus et de ces appels vidéo qui nous permettent de nous retrouver. 
Nous prendrons à nouveau nos grands-parents dans les bras (les liens à distance)
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La crise sanitaire provoquée par le coronavirus nous oblige tous, notamment les personnes âgées, à rester confinés chez nous et à nous contenter des bisous virtuels via les écrans de téléphone ou d’ordinateur. Les liens à distance nous semblent étranges, faux et froids, mais c’est la seule chose qui nous reste. Nous nous accrochons à la technologie pour créer une proximité émotionnelle et préserver le contact et l’affection.

Les aînés sont le groupe de la population le plus vulnérable en ce temps de pandémie. En France, l’impact de la pandémie sur les résidences donne lieu à un scénario triste et désolant pour lequel personne n’était prêt. De plus, le fait que nos parents et grands-parents soient les personnes les plus sensibles face au virus nous oblige à ne pas leur rendre visite afin d’éviter une éventuelle contamination.

Subitement, nous vivons une situation atypique, digne d’un scénario de film de science-fiction. Nous sommes nombreux à faire les courses de nos grands-parents ou de nos parents, des courses que nous laissons à leur porte. Nous les saluons ensuite de loin pendant qu’ils ramassent leurs courses et nous leur disons que ce sera bientôt fini. Et eux nous disent que nous devons tous faire preuve de patience, le sourire aux lèvres mais le regard triste.

Malgré la situation, ils résistent. Nos mères, pères, grands-mères, grands-pères ont une grande force de caractère et nous transmettent toujours cette chaleur incombustible et cet enthousiasme vital qui nous réconfortent tant.

De plus, ils sont devenus des experts en technologie. Les appels vidéo ne constituent plus un mystère pour eux et certains racontent même des histoires à leurs petits-enfants via la fibre optique. Les temps changent et, parfois, la vie nous donne un coup de massue sans préavis ni anesthésie.

Les grands-parents et le coronavirus : préserver les liens à distance

Nombreux sont les enfants, notamment les plus petits, qui ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas voir leurs grands-parents. Certains de nos aînés voient défiler les heures en pleine solitude, sans contact avec leurs petits-enfants et sans le soutien quotidien de leurs enfants.

Cette situation est difficile à comprendre, mais nous sommes forcés d’assumer cette réalité en nous disant que cela sera temporaire et que le plus important c’est de s’en sortir indemne. Il est question de faire en sorte qu’aucun de nos proches ne souffre de la maladie.

Par ailleurs, différentes réalités affectent nos aînés. Certains affrontent la situation en étant seuls chez eux. D’autres vivent accompagnés. Certains ont une famille et d’autres non. N’oublions pas non plus ceux qui vivent dans des résidences spécialisées. Quelle que soit la situation, il est important de préserver les liens à distance.

Il se peut que vous ayez une voisine octogénaire veuve qui vous salue toujours lorsqu’elle prend l’ascenseur. Il se peut aussi qu’en face de chez vos parents vive une personne âgée dont la famille habite loin. S’inquiéter pour eux n’est jamais de trop. Il est bon de créer un réseau de soutien pour nous assurer qu’ils ne manquent de rien. Des courses hebdomadaires, un coup de téléphone, des nouvelles…

L’importance de préserver les liens à distance avec nos aînés en résidence

Comme nous l’avons laissé entendre précédemment, l’une des circonstances les plus délicates concerne les aînés qui vivent dans une résidence spécialisée. Nombreuses sont les familles concernées et inquiètes. À l’heure actuelle, ces centres sont bunkerisés. Des mesures extrêmes pour protéger les résidents ont été prises et les possibilités de visite sont restreintes.

Comment gérer cette situation ? Comment préserver les liens à distance avec nos aînés ?

  • La première chose à faire est de comprendre la réalité. Il faut accepter que les aînés qui souffrent d’une maladie sont les plus vulnérables face au coronavirus, raison pour laquelle il faut prendre des précautions extrêmes
  • Les résidences doivent protéger nos aînés. C’est pourquoi il est fort probable que nous ne puissions pas les voir pendant plusieurs semaines
  • Ces institutions doivent établir des mécanismes avec les familles pour que ces dernières soient régulièrement informées de l’état de santé de leur aîné
  • Par ailleurs, il est nécessaire de mettre en place des moyens pour rester en contact avec nos aînés. Les appels vidéo sont essentiels en ce temps de pandémie
Un couple maintenant les liens à distance avec sa famille

Les liens à distance entre grands-parents et petits-enfants

Il n’y a pas de meilleur vaccin en ce temps de pandémie que l’affection entre grands-parents et petits-enfants, que la sensation d’être proche des autres malgré le confinement.

Il faut préserver les liens même à distance, notamment entre les enfants et leurs parents. Ce lien est nécessaire pour certains, voire même indispensable dans certains cas. C’est une pratique que nous devons promouvoir jour après jour pour maintenir en vie les sentiments, pour que l’amour soit indestructible et pour que les peurs se dissolvent instantanément.

  • Pendant les appels vidéo, il convient de passer en revue plusieurs aspects. La première chose à faire est de demander à nos aînés comment ils vont, ce qu’ils ont mangé ou s’apprêtent à manger. Il est nécessaire de s’assurer de leur bien-être et de leur moral
  • Par ailleurs, il convient de leur faire travailler leur attention et leur mémoire en leur posant des questions qui les invitent à se souvenir de moments agréables ou des tâches qu’ils ont réalisées la veille. Ces questions leur permettront de se situer dans le temps, de s’accrocher davantage au moment présent dans un contexte où le temps est devenu une dimension vague
  • Enfin, il est fortement recommandé d’encourager l’espoir, aussi bien du côté des enfants que du côté des aînés. Nous devons alimenter l’illusion en faisant des projets, en imaginant des activités que nous pourrons faire après la crise

En somme, cette situation n’est facile pour personne. Malgré cela, nous devons faire un effort et accorder une attention spéciale aux personnes les plus vulnérables.

Nos aînés nous ont tout donné à leur époque, et maintenant ils ont besoin de nous plus que jamais. Et cela a beau sembler ironique, la meilleure chose à faire pour les aider est de garder ses distances physiquement tout en resserrant les liens émotionnels via la technologie. Gardons cela à l’esprit.


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