Lorsque de mauvaises choses arrivent à des gens bien

Lorsque de mauvaises choses arrivent à des gens bien
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Lorsque la mauvaise fortune et l’adversité touchent des gens bien, alors le monde ne tourne pas rond et la vie perd sa logique. Cependant, l’espoir ne quittera jamais les gens ayant bon coeur : même si la méchanceté nous engloutit, la bonté nous permettra de nous relever, telle une chaîne précieuse qui nous relie au monde et fera de nous, tôt ou tard, des personnes plus fortes et plus courageuses.

Il se dit que l’une des armes principales du terrorisme, au-delà du fait d’arracher des vies et semer le chaos, est d’imprégner le peuple d’une peur psychologique. Cette crainte justifie non seulement son bien-fondé, mais lui confère également un pouvoir sur les victimes ; l’assurance que les fils invisibles de la peur altéreront notre façon de vivre et mettra en lumière ce besoin propre à tou-te-s : se sentir en sécurité.


“Les terroristes tentent de modifier notre comportement en provoquant la peur, l’incertitude et la division de la société.”

-Patrick J. Kennedy-


Nous avons de nouveau expérimenté ce sentiment le 17 août dernier suite aux deux nouveaux attentats terroristes à Barcelone et à Cambrils. Un fois de plus nous avons dû déplorer des pertes humaines, de vies magnifiques de gens bien, d’enfants très jeunes, de mères et pères de famille, de grand-parents, d’ami-e-s et de citoyen-ne-s de plus de 18 nationalités différentes venu-e-s profiter de la journée dans une rue quelconque de l’une des superbes villes que nous offre le monde.

La méchanceté nous a encore rendu visite, et bien qu’il ne s’agisse pas d’un acte nouveau et isolé, bien que des dizaines de gens meurent tous les jours dans des circonstances identiques aux quatre coins du monde, quelque chose va au-delà de tout ceci. De quelle manière devons-nous réagir en de tels cas ? Des psychologues, expert-e-s en matière de terrorisme, tel-le-s que Jeff Greenberg, Sheldon Solomon et Tom Pyszczynski, nous avertissent que ces événement nous transforment d’une manière très particulière

les gens bien victimes d'attentats terroristes à Barcelone

Les gens bien unissent leurs forces lors de situations défavorables

Lors de cette période, les réseaux sociaux se sont remplis de photos de chats. La plupart des utilisateur-trice-s de Twitter se sont uni-e-s dans un but très spécifique : éviter la diffusion d’images de victimes et éviter autant que possible que ne filtrent des informations pouvant profiter aux terroristes. Plus qu’un simple fait isolé, l’engagement s’est concrétisé sous la forme d’une citoyenneté exceptionnelle, comparable à celle que nous avons pu observer dans les rues : les voisin-e-s de Barcelone offrant un logement aux personnes en ayant besoin, la gratuité des transports ou les commerces apportant leur soutien.

C’est dans ce genre de situations de chaos, de tragédie et d’horreur, que les actes d’altruisme nous rendent notre dignité. Ce sont eux qui prouvent que, malgré nos divergences idéologiques, le monde est en majorité peuplé de gens bien. C’est exactement ce qu’expliquent les expert-e-s que nous avons cités précédemment. Le docteur Jeff Greenberg, psychologue de l’Université d’Arizona, explique que suite à un acte terroriste de cette nature, les gens mettent en place des mécanismes culturels de survie.

Peu de situations nous font nous sentir aussi fragiles et vulnérables que ces événements. Rien ne peut être aussi dévastateur que le fait de s’apercevoir que le sentiment de sécurité que nous avons est faux, que le terrorisme est autant aveugle qu’imprévisible.

Néanmoins, dans de telles situations, loin d’alimenter la colère ou le désir de vengeance, un phénomène très frappant se produit parmi la population. Elles renforcent la notion de communauté et la volonté de reconstruire une stabilité allant bien au-delà du simple fait de reconstruire un bâtiment détruit ou une rue dévastée.

colombes qui volent

L’objectif principal ici est de retrouver la stabilité émotionnelle et la confiance en ce que nous sommes. Une société qui continue de grandir dans la paix et le respect. Des gens qui, en dépit d’avoir été frappés par une méchanceté abjecte, ont besoin de continuer à croire en la bonté humaine.

Apprendre à minimiser et à maximaliser nos réponses au terrorisme

Les psychologues et psychiatres spécialisé-e-s en psychologie du terrorisme signalent qu’ il est nécessaire dans de tels cas de mettre en oeuvre deux types de réponses. Deux comportements qui à long terme nous permettrons d’affronter correctement ces situations.

Examinons-les dans la suite de cet article.

Essayons de minimiser…

  • Essayons de minimiser notre exposition aux images des attentats, mais non aux informations. En dépit du fait que la plupart des médias de communication tentent de contrôler l’accès aux images les plus dures de ces massacres, il nous parviendra tôt ou tard un document ou un détail qui produira sur nous un impact important. Evitons autant que possible ce genre de situations et collaborons, par exemple, en partageant des images de chats afin que les réseaux sociaux établissent des filtres.
  • Il est également important de minimiser les pensées haineuses.

En outre, il est fondamental de minimiser le plus possible le sentiment de peur. Ne laissons pas la peur triompher de nous.

petit robot et fleur étoile

Essayons de maximiser…

  • Essayons de maximiser les gestes de soutien et les gestes altruistes.
  • Essayons d’accroître notre contribution, à travers les réseaux sociaux par des messages de soutien ou en apportant notre aide personnellement (logement, don de sang…).
  • Essayons de maximiser l’essence de notre contribution à tout ce qui est positif dans de tels cas, en évitant de nous victimiser et en favorisant un sentiment authentique de soutien, de solidarité et de communauté.

En conclusion, comme nous en avons fait l’expérience maintes fois, les gens bien peuvent également vivre de mauvais moments. Toutefois, la différence avec ceux qui perçoivent la violence comme une forme de langage et d’oppression, est que la bonté ne rend jamais les armes ni ne courbe l’échine. Enorgueillissons-nous de toujours défendre les valeurs auxquelles nous croyons, dont la paix sera sans conteste notre meilleur étendard.


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