Quels liens tissons-nous avec les cultures différentes de la nôtre ? (Intelligence culturelle)

Quels liens tissons-nous avec les cultures différentes de la nôtre ? (Intelligence culturelle)

Dernière mise à jour : 08 janvier, 2017

Bien souvent, on parle davantage de l’intelligence émotionnelle que de l’intelligence culturelle.

En effet, l’intelligence émotionnelle est considérée comme la capacité à percevoir, assimiler, comprendre et réguler ses propres émotions, mais aussi celles des autres, donnant alors lieu à un développement émotionnel et intellectuel.

A partir de cette information, on interprète le monde qui nous entoure, ce qui détermine donc notre façon de penser et de nous comporter.

Généralement, même si on accorde une grande importance aux relations humaines, dès lors qu’il s’agit de relations à établir avec des personnes de cultures différentes de la nôtre, il est nécessaire de tenir compte d’une autre intelligence, à savoir l’intelligence culturelle.

L’intelligence culturelle

Mais, qu’est-ce que l’intelligence culturelle ? Eh bien, rien de plus en réalité que la capacité à s’adapter lorsque l’on interagit avec des personnes d’une culture différente de la nôtre.

Par exemple, lorsque l’on part en voyage dans un pays étranger où l’on ne parle pas notre langue, souvent, on a pour réflexe de demander aux gens de parler plus lentement afin que l’on puisse les comprendre, puisqu’ils ne s’expriment pas dans notre langue.

Et vous, lorsque vous vous trouvez dans cette situation, faîtes-vous la même chose ?

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Les composantes de l’intelligence culturelle

L’intelligence culturelle compte quatre composantes : une composante liée à la motivation, une composante cognitive, une composante méta-cognitive et, enfin, une composante comportementale.

  • La composante liée à la motivation met l’accent sur l’intérêt intrinsèque que l’on peut avoir à découvrir d’autres cultures et à interagir avec des personnes différentes, sur ce désir de connaître et de comprendre des choses différentes.
  • La composante cognitive, elle, concerne la connaissance des normes des autres cultures. Connaissez-vous le système économique et juridique des autres cultures ? Savez-vous comment vous vous comporteriez avec des personnes de cultures différentes de la vôtre selon leurs propres normes sociales ?
  • La composante méta-cognitive fait référence à la conscience transculturelle : comprendre les aspects culturels en jeu lorsque les gens font des jugements sur leurs pensées et celles des autres, comprendre les idées des autres selon leur propre culture.
  • Enfin, la composante comportementale se traduit par la capacité de parler et de se comporter correctement selon les normes d’autres cultures. Qui n’a jamais eu de problèmes pour commander deux pintes de bière en Angleterre ? Il est nécessaire que l’on se demande à quel point on connaît les autres cultures ; parlez-vous d’autres langues ? Savez-vous quels rituels pratiquent les autres religions que la vôtre, si tant est que vous en ayez une ?
    Savez-vous quels gestes sont utilisés pour dire “ok” ?
    D’un autre côté, sommes-nous capable d’adapter notre langage lorsque l’on parle avec une personne d’une autre culture ? Respectons-nous ses actes ? Sommes-nous capable de trouver des similitudes avec notre culture ?

 


“Quand je cesse d’être ce que je suis, je deviens ce que je pourrais être.”

-Lao-Tsé-


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Peut-être à cette époque caractérisée par la mondialisation devrions-nous, en plus de développer notre intelligence émotionnelle, en apprendre davantage sur notre intelligence culturelle.

Peut-être, ainsi, parviendrons-nous à mieux comprendre les autres cultures et, finalement, à mieux nous connaître nous-même, car connaître l’autre, au bout du compte, ce n’est rien de plus que se connaître soi-même.


“Ceux qui ne comprennent pas un regard ne comprendront pas non plus une longue explication.”

-Proverbe arabe-


L’intelligence culturelle en Afghanistan

Qu’en diriez-vous si quelqu’un donnait un coup de pied à la porte d’entrée de votre maison ?

Probablement considéreriez-vous cela comme une conduite gênante, mais peut-être pas autant qu’un Afghan pourrait le faire ; en effet, en Afghanistan, ce geste est considéré comme encore plus grave qu’une insulte.

Un cas où les différences culturelles ont été mises en lumière et qui a mené l’intelligence culturelle à commencer à avoir son importance au sein de l’armée fut la guerre d’Afghanistan.

En effet, les soldats avaient des chiens, ce qui était très mal vu par les Afghans.

Chez nous, en Occident, le fait d’avoir un chien peut déranger certaines personnes et pas du tout d’autres. Or, si vous remplacez le chien par un cochon, là, bien des réticences pourront se faire sentir.

Au départ, les soldats américains n’étaient pas conscients du fait qu’en Afghanistan, les chiens n’étaient pas considérés comme des animaux de compagnie, si bien qu’ils ne voyaient pas où était le problème.

“On appelle Monsieur chien un chien qui a de l’argent.”

-Proverbe arabe-

Ces deux conduites, piochées parmi bien d’autres différences culturelles ayant pu se démarquer, sont des exemples qui montrent comment une même conduite peut ne pas être perçue de la même façon en fonction des cultures.

Heureusement, le général David Petraeus s’est rendu compte des lacunes qu’avaient les hommes sous son commandement en matière d’intelligence émotionnelle et a alors tout mis en oeuvre pour qu’ils puissent y remédier.

 


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