Les troubles psychosomatiques : lorsque l'esprit fait mal à notre corps

Les troubles psychosomatiques : lorsque l'esprit fait mal à notre corps
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Les troubles psychosomatiques sont la preuve de l’impact que l’esprit peut avoir sur notre corps. Il s’agit d’états où apparaissent clairement une série de symptômes physiques réels liés à des maladies invisibles, avec des conditions qui n’existent pas organiquement, mais qui sont le résultat de conflits mentaux, de problèmes non résolus qui nous consument de l’intérieur.

Lire qu’il existe des étudiants qui, en raison de l’anxiété, peuvent perdre la vue juste avant un examen peut sembler incroyable. En outre, parler du cas d’une femme de 60 ans qui a perdu la mobilité de ses jambes parce qu’elle était convaincue qu’elle avait une tumeur à la colonne vertébrale, peut également sembler une histoire exagérée et difficile à comprendre.

Cependant, les preuves sont là et de tels cas se produisent tous les jours, partout dans le monde et à chaque instant. Par conséquent, les neurologues ou les psychologues spécialisés dans les troubles psychosomatiques ont rapidement appris à donner de l’espace au récit que les patients font de ce qui leur arrive. S’ils disent ressentir de la douleur, cette douleur est probablement réelle même si elle ne se reflète pas dans une IRM ou une analyse sanguine.Donner de la crédibilité à la souffrance de ces patients est essentiel. Il en va de même avec les personnes qui prétendent avoir des pensées suicidaires lors d’une dépression, ou pour une personne souffrant de schizophrénie qui déclare avoir des visions et certaines hallucinations. Cette réalité existe, existe dans l’esprit dudit patient et peut devenir dévastatrice. Lorsque notre esprit prend le contrôle, est traumatisé ou soumis à un état d’anxiété très convulsive, tout peut s’avérer possible.

troubles psychosomatiques

Les troubles psychosomatiques, est-il vrai que tout est dans ma tête ?

Le trouble psychosomatique est définit comme le cadre symptomatique où un corrélat physique ou organique n’est pas trouvé, là où tous les maux et toutes les limitations dont souffre la personne sont exclusivement dus à ses processus mentaux. Réfléchissons désormais à ce que cela peut supposer…tout est-il vraiment tout dans ma tête ?

La réalité est qu’aujourd’hui les troubles psychosomatiques restent un domaine d’étude rempli d’inconnues pour les experts. Ce qui est connu est que ce spectre de  troubles physiques associés au stress mental présente un corrélat cérébral : l’hyperactivité des impulsions nerveuses du cerveau pour communiquer avec diverses zones de notre corps.

  • Un excès d’adrénaline dans le sang peut également survenir, outre certains paramètres biologiques modifiés tels que l’accélération du métabolisme du glucose ou des acides aminés …
  • Par ailleurs, il a également été démontré qu’il existe des personnes davantage susceptibles de souffrir de troubles psychosomatiques. Les patients vivant dans un état de grande anxiété ou qui ont connu une enfance traumatisante suite à des abus, à la privation affective, etc., sont également davantage susceptibles de souffrir de ce type de trouble.

Au-delà du fait de comprendre ou de la non les conséquences des maladies psychosomatiques, il existe un fait encore plus important. Pensons à un médecin qui explique à son patient que ce dont il souffre n’est pas réel, que la douleur qu’il ressent dans  la poitrine n’est pas une crise cardiaque, que la perte de sa voix n’est pas due à un problème de cordes vocales, ou sa terrible migraine à une tumeur. Il convient de préciser au patient “ce dont il ne souffre pas”, mais…de quelle manière est-il possible de l’aider à guérir ce dont il “souffre” et qui trouve son origine dans son esprit ?

Ce que notre esprit peut générer

Les troubles psychosomatiques peuvent affecter n’importe quel organe, système, tissu ou structure. Son impact est immense, raison pour laquelle nous ne devrions pas sous-estimer la puissance de notre psyché. Il  est par ailleurs nécessaire de différencier les troubles somatoformes des troubles psychosomatiques. Alors qu’ il n’existe a jamais de symptôme physique dans le premier cas, des dommages visibles dans l’organisme (par exemple, des ulcères) apparaissent dans le second.

  • Un exemple classique de troubles psychosomatiques sont les dermopathies, telles que l’eczéma, l’urticaire, les infections, l’acné…
  • L’hypertension, la tachycardie, la sensation d’étouffement ou les perforations cardiaques sont un autre symptôme
  • Les troubles du système digestif sont très communs, l’irritation de l’intestin et les ulcères étant les conditions les plus communes
  • Les maux de tête intenses, tels que les migraines sont également très fréquents
  • Pertes de mémoire
  • Asthme bronchique
  • Dysménorrhée, troubles menstruels…
  • Alopécie
  • Dans les cas extrêmes, certaines personnes peuvent souffrir de cécité temporaire, du manque de mobilité de certains membres, d’évanouissements…
deux femmes qui discutent

Comment les maladies psychosomatiques sont-elles traitées ?

Les troubles psychosomatiques sont abordés de deux manières différentes. D’une part, il est évidemment nécessaire de prendre en charge le symptôme physique que présente le patient (ulcère, infection, eczéma …). Ensuite, le plus important dans ces cas est de faire face au vrai problème sous-jacent, son univers psychologique et cette tension mentale non résolue qui est somatisée avec plus ou moins de gravité dans l’organise.

Les techniques utilisées pour ces cas sont multiples et dépendront toujours de la réalité personnelle de chaque patient. Il est par ailleurs parfois approprié d’essayer différentes thérapies afin de déterminer ce qui fonctionne le mieux chez le patient, ce qui génère les résultats les plus positifs et les plus attendus.

  • Les techniques de relaxation sont toujours très efficaces.
  • La thérapie cognitivo-comportementale est d’une grande aide pour amener les patients à apprendre de nouvelles façons de faire face à leurs problèmes. Ils comprendront leurs réalités internes, appliqueront des objectifs de vie réalistes et identifieront les schémas de pensée qu’ils devraient changer pour disposer d’un style de vie plus positif.
  • Par ailleurs, un autre type de thérapie qui apporte généralement des résultats positifs lorsqu’il s’agit de conflits mentaux et émotionnels, ainsi que des troubles anxieux, est la psychanalyse.
  • La thérapie de groupe telles que le psychodrame, créé à l’époque par Jacob Levy Moreno, est une autre stratégie idéale, révoltante et très enrichissante qu’il est possible de tester pour observer si elle génère les résultats escomptés.

En conclusion, nous devons signaler l’importance et le défi que suppose pour de nombreux médecins d’essayer d’offrir une solution pour tous ceux qui aujourd’hui souffrent de maladies psychosomatiques. Il s’agit parfois de réalités très dures qui méritent notre attention et notre prise de conscience.



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