Les personnages de la mythologie grecque nous parlent du risque

Le risque est la magnitude des dommages potentiels associés à une situation déterminée. En d'autres termes, ce qui pourrait se produire et faire du mal. Connaître le risque qui existe va nous aider à pouvoir l'éviter ou, du moins, être préparés au cas où il deviendrait réalité.
Les personnages de la mythologie grecque nous parlent du risque
Roberto Muelas Lobato

Rédigé et vérifié par Psychologue Roberto Muelas Lobato.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

En suivant cette idée, Klinke et Renn ont illustré six classes de risques avec des personnages de la mythologie grecque des années 700-500 av. J-C.

Ces figures mythologiques représentent le désir ardent de l’être humain de “créer le futur” au lieu d’être exposé au sort du hasard et des circonstances. Six classes de risques différents se distinguent: Damoclès, Cyclope, Pythie, Pandore, Cassandre et Méduse. Ces risques se différencient par leurs probabilités de réalisation, par les dommages qu’ils peuvent causer et par ce que nous savons d’eux. Étudions-les un par un.

Klinke et Renn ont identifié six personnages de la mythologie grecque avec six types de risques.

Damoclès

Damoclès est un personnage important de la mythologie grecque. Il était l’un des courtisans de Dionysos. Il pensait que son roi était chanceux de posséder autant de pouvoir et de richesses, ce qui le poussait à être envieux et à l’aduler. Pour essayer de lui donner une leçon, Dionysos lui proposa d’échanger leurs rôles pendant une journée.

Ce même jour, un banquet fut célébré. Damoclès prit beaucoup de plaisir à être traité comme un roi. Cependant, à la fin du repas, il remarqua qu’une épée était suspendue au-dessus de sa tête et n’était retenue que par un crin de cheval. Il perdit alors toute envie de luxe et de grands repas et dit à Dionysos qu’il voulait abandonner ce poste.

Ce mythe illustre l’insécurité de ceux qui ont un grand pouvoir. Ils peuvent non seulement le perdre, mais pas que: leur vie est aussi en jeu. Ce type de danger est celui qui existe dans des périodes de prospérité. Ses principales caractéristiques sont une faible probabilité de réalisation et une importante magnitude de dommage potentiel. Nous retrouvons quelques exemples de ce risque dans l’énergie nucléaire ou l’impact de météorites. Il est peu probable que ces risques deviennent réalité mais, si cela devait arrive, les dommages seraient très graves.

mythologie grecque : épée de Damoclès

 

Cyclope

Les cyclopes sont des espèces de géants qui n’ont qu’un œil au milieu du front. Etant donné qu’ils ont une vision réduite, leur perception de la réalité l’est également. Ce type de risque ne peut pas être estimé correctement. On ne connaît pas ses probabilités de réalisation, mais ses dommages potentiels sont catastrophiques.

Dans cette catégorie de risques, nous retrouvons les tremblements de terre et les éruptions volcaniques, tout comme l’usage des armes à destruction massive. Nous ne pouvons pas savoir exactement s’ils vont se produire ou à quel moment. Leurs dommages, en revanche, vont être immenses.

Pythie

Lorsque les Grecs voulaient connaître le futur, ils consultaient leurs oracles. L’un des plus importants était l’Oracle de Delphes, dont le porte-voix était la prêtresse Pythie. Cette prêtresse s’intoxiquait elle-même avec des gaz pour faire des prédictions et prévenir les gens de leur futur. Cependant, au grand dam de ceux qui la consultaient, ses prophéties étaient toujours ambiguës.

Le type de risques représenté par cette histoire correspond à ceux dont on ne connaît ni la magnitude de dommages ni la probabilité de réalisation. Nous en retrouvons un exemple dans les changements climatiques soudains ou l’exposition à des substances chimiques ou biologiques. Ces risques, tout comme d’autres qui seraient liés à la technologie ou dériveraient de l’ingénierie génétique, sont difficiles à estimer.

Pandore

L’un des personnages de la mythologie grecque les plus controversés est Pandore. Elle a été créée par les dieux comme forme de punition après que Prométhée leur eut volé le feu pour l’offrir à l’humanité. Pandore était si belle que personne ne pouvait lui résister. Ni dieux, ni humains. Les dieux de l’Olympe lui donnèrent donc leurs plus beaux attributs, parmi lesquels se trouvait celui de la curiosité. Celle-ci la poussa à ouvrir la boîte qui contenait tous les maux du monde.

Ce risque nous indique que de petits gestes peuvent provoquer de grands désastres. Normalement, ces risques sont découverts alors qu’il est déjà trop tard, comme ceux causés avec l’environnement. Les caractéristiques de ce type de risques sont leur haute propagation, leur persistance dans le temps et leur irréversibilité. Nous retrouvons par exemple les chlorofluorocarbures. Au début, ils étaient considérés comme inoffensifs mais, avec le temps, on a pu voir qu’ils détruisaient la couche d’ozone.

Cassandre

Cassandre était une voyante maudite de Troie. Sa malédiction était que personne ne croirait jamais ses prédictions. C’est elle qui a prédit la chute de Troie face aux Grecs mais ses compatriotes ne l’ont pas prise au sérieux. Or, comme nous le savons, les Grecs sont sortis du célèbre cheval de bois et ont détruit la ville.

Cette histoire correspond aux événements dont on connaît la probabilité de réalisation et la magnitude de dommages. Cependant, étant donné qu’il existe un retard entre la cause et les conséquences, le risque est ignoré ou méprisé. Par ailleurs, les risques de ce type ont une haute probabilité de réalisation et des dommages potentiels élevés. Nous pouvons par exemple penser au changement climatique et à la perte de diversité biologique.

mythologie grecque : guerre de Troie

 

Méduse

Le dernier personnage de la mythologie grecque dont nous allons parler est Méduse. Elle était l’une des trois sœurs Gorgone, la seule mortelle des trois. Personne n’osait s’approcher d’elle car on disait que seul son regard pouvait pétrifier ceux qui la croiseraient.

Le type de risque associé à ce mythe est celui qui est rejeté alors qu’il est inoffensif. Le risque semble très élevé, mais il n’y a aucune preuve indiquant que ce soit vraiment le cas. Prenons les champs électromagnétiques en exemple. Leurs dommages potentiels sont faibles mais les gens pensent qu’ils seront affectés.

Comme nous avons pu le voir, les différents risques peuvent être interprétés à travers ces analogies avec des personnages de la mythologie grecque. Cependant, le plus important n’est pas de faire des comparaisons mais de savoir quel type de risque correspond à chacune de ces catégories. Le but est qu’ils ne se traduisent pas par des dommages potentiels.

 


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