Les causes de l'éjaculation précoce

Entre 20 et 30 % des hommes ont connu un épisode d'éjaculation précoce. Les causes sont généralement psychologiques, bien qu'elles puissent également être organiques ou biologiques.
Les causes de l'éjaculation précoce

Dernière mise à jour : 28 mars, 2021

L’éjaculation précoce ou prématurée est considérée comme le trouble sexuel le plus courant chez les hommes, selon le DSM-5. Sa prévalence est de 27 % des hommes dans la population générale, selon les données de l’American Psychological Association. Mais quels sont les déclencheurs ou les responsables de l’éjaculation précoce ?

Dans cet article, nous abordons les causes médicales et psychologiques pouvant être à l’origine de ce trouble. Il est important de garder à l’esprit que, dans la plupart des cas, derrière la cause de l’éjaculation précoce se cache une forte anxiété qui entraverait une réaction d’éjaculation “normale”.

Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ?

Avant d’aborder les causes de l’éjaculation précoce, parlons, dans les grandes lignes, de ce qu’implique ce trouble. L’éjaculation précoce est définie dans le DSM-5 comme un schéma récurrent dans lequel l’éjaculation au cours d’une activité sexuelle avec un partenaire se produit environ une minute après la pénétration vaginale et avant que l’individu ne le désire.

Toutefois, ce trouble peut également s’appliquer aux personnes qui ont des rapports sexuels non associés à une pénétration. Ce qui importe tant ici n’est pas le critère de la minute, mais le fait que l’éjaculation se produise avant que l’individu ne le désire.

Un homme l'air pensif au lit.

Les causes de l’éjaculation précoce

La cause la plus fréquente est la présence d’un apprentissage de cette réponse défectueuse (éjaculer prématurément) dans des situations sexuelles dans lesquelles il y a un degré important d’anxiété. Une fois cette “mauvaise” réponse apprise, il est difficile de contrôler le réflexe volontairement.

La raison ? La réponse à l’éjaculation est contrôlée par la branche sympathique du système nerveux autonome. Par conséquent, l’anxiété facilitera l’apparition de la réponse.

Cependant, dans l’étiologie de ce trouble sexuel, nous trouvons également d’autres causes, des causes psychologiques et médicales. Voyons quelles sont ces autres causes.

Les causes psychologique de l’éjaculation précoce

L’éjaculation précoce est un problème qui, la plupart du temps, est lié à un état anxieux, comme nous l’avons déjà mentionné. En d’autres termes, l’anxiété est l’une des principales causes. Cependant, au niveau psychologique, nous pouvons en identifier d’autres :

  • Expériences sexuelles précoces.
  • Avoir vécu un abus sexuel dans l’enfance (ou plus tard).
  • Souffrir de symptômes dépressifs ou de dépression.
  • Problèmes d’image corporelle et complexes.
  • Se préoccuper de ses propres problèmes.
  • Exigences élevées dans les relations sexuelles (auto-exigence).
  • Se mettre la pression pour être “à la hauteur”.
  • Le stress chronique et prolongé.
  • Sentiments de culpabilité qui augmentent la tendance à précipiter les rapports sexuels.
  • Problèmes relationnels.

Les causes médicales

Les causes psychologiques (ou même celles liées aux problèmes relationnels) ne sont pas les seules à pouvoir expliquer l’éjaculation précoce. Ainsi, les autres causes possibles de l’éjaculation précoce, dans ce cas au niveau médical ou organique, sont les suivantes :

  • Inflammation et infection de l’urètre
  • Traits héréditaires
  • Sclérose en plaques
  • Dysfonctionnement érectile
  • Des niveaux d’hormones anormaux
  • Inflammation et infection de la glande prostatique (prostatite)
  • Sevrage des opiacés
  • Pathologie thyroïdienne

Facteurs de risque et pronostic

Les facteurs de risque et de pronostic de l’éjaculation précoce sont liés à trois types d’aspects. Ce sont les suivants : tempéramentaux, génétiques et physiologiques.

  • Le tempérament : l’éjaculation précoce est plus fréquente chez les hommes souffrant d’anxiété, et notamment chez ceux qui souffrent de troubles de l’anxiété sociale (phobie sociale).
  • Génétique et physiologie : la génétique joue également un rôle dans le développement de ce trouble. Des problèmes connexes liés à la dopamine et à la sérotonine (polymorphismes génétiques) apparaissent également.

Épidémiologie, évolution et comorbidité

Au niveau international, plus de 20 à 30 % des hommes âgés de 18 à 70 ans ont signalé des épisodes d’éjaculation précoce à un moment donné. Toutefois, avec la nouvelle définition du DSM-5 qui introduit la spécification de la minute après la pénétration, seuls 1 à 3 % des hommes peuvent recevoir un diagnostic de ce trouble.

D’autre part, c’est un trouble qui a tendance à augmenter avec l’âge.Quant à son déroulement et son développement, ils peuvent varier. L’éjaculation précoce peut commencer dès les premières expériences sexuelles d’un homme et persister par la suite. Cependant, il est normal qu’après quelques épisodes initiaux, le contrôle soit acquis au fil du temps.

En termes de comorbidité, le trouble peut être associé à des problèmes d’érection. Il est parfois difficile de déterminer quelle difficulté a précédé quelle autre.

L’éjaculation permanente et acquise

Il existe deux types d’éjaculation précoce. Le premier type est celle qui est présente dès les premières relations sexuelles en raison de l’anxiété, mais qui peut et finit généralement par disparaître avec le temps. Le deuxième type est l’éjaculation acquise, qui est généralement liée à une certaine condition médicale.

En ce qui concerne le premier type, il est généralement associé à certains troubles anxieux. Le second est associée à des maladies telles que la prostatite, une pathologie de la thyroïde ou le sevrage d’un médicament (par exemple, lors du sevrage d’un opiacé).

Homme stressé assis sur son lit.

Une dernière réflexion…

Comme nous pouvons le constater, les causes de l’éjaculation précoce peuvent être très variées. Cependant, les causes psychologiques sont les plus fréquentes (notamment l’anxiété) : cette réaction est physiologiquement incompatible avec l’érection (c’est-à-dire celle qui nous permet de ne pas éjaculer).

Établir un diagnostic différentiel et identifier les causes, qu’elles soient médicales, biologiques, relationnelles ou psychologiques, sont les premières étapes pour comprendre le trouble. Comme toujours, demander l’aide d’un professionnel peut être un excellent outil.


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  • American Psychiatric Association –APA- (2014). DSM-5. Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales. Madrid: Panamericana.
  • Belloch, A., Sandín, B. y Ramos, F. (2010). Manual de Psicopatología. Volumen I y II. Madrid: McGraw-Hill.

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