Leçons de résilience en temps de coronavirus

En cette période de crise et d'anxiété, il est plus important que jamais de travailler notre résilience. Il s'agit d'un exercice de transformation qui part de la vulnérabilité pour faire fleurir les forces et mieux nous permettre d'affronter le présent et le futur.
Leçons de résilience en temps de coronavirus
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Il est vrai que ce mot est à la mode, mais c’est parce qu’il est nécessaire et inspirant. Appliquer la résilience en temps de coronavirus n’est pas seulement une suggestion ou un message à transmettre sur nos réseaux sociaux. Nous sommes face à un exercice de santé psychologique qu’il est nécessaire de comprendre, comme quelqu’un qui dévoile les clés d’un trésor pour se l’approprier chaque jour de sa vie.

Tout d’abord, la résilience n’est pas un trait. Il ne s’agit pas du tout d’un mécanisme que l’être humain active en mode pilotage automatique lorsque les choses se compliquent. On devrait plutôt parler d’un processus, d’un muscle qu’il faut entraîner en sachant qu’il pourra parfois nous faire défaut, être affaibli et ne plus être capable de porter tout le poids du monde.

Pour que la célèbre phrase de Nietzsche puisse se réaliser («ce qui ne me tue pas me rend plus fort»), nous avons besoin que l’adversité ne nous plaque pas au sol ou ne nous laisse pas sans ressources de manière indéfinie. Or, c’est quelque chose qui, à un moment donné peut nous arriver à tous.

Nous pouvons tomber et même nous avouer vaincus pendant un moment. Cependant, émerger de ces ruines et renaître de nos cendres en nous appuyant sur l’espoir et le courage est absolument obligatoire.

Nous le répétons : c’est un processus complexe qui requiert de l’engagement. Fleurir au milieu des roches est un art très compliqué, mais il s’agit du plus beau pour l’être humain.

une fleur dans un tronc représentant la résilience en temps de coronavirus

Leçons de résilience en temps de coronavirus

La bonne vie est un processus, pas un état, disait Carl Rogers, psychothérapeute et représentant de l’approche humaniste en psychologie.

La même chose se produit avec la souffrance, la peur et les crises. Souffrir n’est pas un état de l’être humain. Nous ne sommes pas ici pour souffrir et nous n’avons pas à être malheureux pour savoir ce qu’est la vie. La douleur doit toujours rester temporaire et n’être qu’un processus supplémentaire de la vie.

Or, pour que ce processus soit bref et nous permette de mieux nous adapter à la complexité de l’environnement, nous devons apprendre à être résilients. Mais qu’est-ce que cela signifie ?

En réalité, même si nous sommes habitués à entendre ce terme, il s’agit d’une idée qui part de la physique et qui a commencé à s’appliquer dans le champ de la psychologie dans les années 40.

Nous pouvons la définir très simplement en tant que capacité de l’être humain à se remettre des adversités, sans en sortir affaibli. Dans les domaines de la physique et de l’ingénierie, on souligne l’idée selon laquelle ces «matériaux résilients» peuvent retrouver leur état originel après avoir reçu un impact ; en psychologie, ce point n’existe pas.

En vérité, après avoir vécu un moment de vie complexe, personne n’est plus jamais comme avant. Nous ne retrouvons pas notre état originel : nous nous améliorons, nous apprenons de nouvelles habiletés d’affrontement pour mieux naviguer sur les flots de la vie. Approfondissons un peu plus cette idée.

Non, vous n’êtes pas résilient à 100% : il s’agit d’un processus que vous devez travailler

Nous savons qu’il est recommandé d’appliquer la résilience en temps de coronavirus. Or, la psychologie nous a appris que très peu de personnes disposent à 100% de ces caractéristiques.

Pour nous sonder, il suffit de prendre en compte L’échelle de Résilience Connor-Davidson (CD-RISC-25). Les éléments sont les suivants :

  • Je peux facilement m’adapter aux changements
  • J’affronte généralement les complications et les imprévus avec efficacité
  • J’essaye de voir le côté positif des choses lorsque je rencontre des problèmes
  • Je sais gérer le stress
  • Je récupère assez bien après une maladie, une blessure ou un autre problème
  • Lorsqu’il s’agit d’atteindre mes objectifs, je suis assez habile
  • Quand je suis sous pression, je pense et j’agis avec clarté et détermination
  • L’échec ne me démotive pas
  • Je me considère comme une personne forte quand je dois faire face aux défis et aux difficultés de la vie
  • Je gère habilement des émotions comme la tristesse, la peur et la colère

Elle est en vous et vous devez la développer : la force peut naître de votre vulnérabilité

L’Université de Colombia a mené une étude détaillée pour connaître l’impact psychologique du 11 septembre chez les survivants.

Cette étude a pu révéler que le taux de stress post-traumatique n’était pas si élevé qu’on le pensait. Une bonne partie des victimes a fait preuve d’une incroyable résilience.

65% de cet échantillon de personnes a mis en place un processus de récupération en appliquant diverses stratégies. La première consistait à accepter sa vulnérabilité. Comprendre que nous pouvons tous subir l’impact de l’adversité dans notre propre chair et que nous avons le droit de souffrir, de nous sentir vulnérables, blessés…

L’étude a aussi montré qu’il y a, chez chacun de nous, une impulsion, une force interne qui nous invite à un processus de récupération. Ce processus consiste à tirer des leçons du vécu et à faire face au présent avec espoir, en étant plus fort et plus sûr de soi.

Une femme tenant une lumière

Résilience en temps de coronavirus : accepter et nous préparer au changement

Nassim Taleb, essayiste et auteur de livres très intéressants comme Le Cygne noir, écrivait il n’y a pas très longtemps qu’il y a une idée de la résilience en temps de coronavirus que nous devons comprendre. Même si le mot «résister» est devenu à la mode, il préfère l’éliminer de cette équation.

Résister implique de rassembler ses forces pour supporter quelque chose qui nous attaque et nous opprime. Selon lui, le moment est mal indiqué pour perdre son énergie en faisant des efforts : il s’agit d’un temps d’acceptation, et d’une chose supplémentaire. Nous devons nous préparer au changement et cela signifie se servir d’un autre type d’énergie.

La résilience en temps de coronavirus implique un besoin de changements et de transformationsQuiconque s’entête à résister reste au même endroit. Or, il faut avancer, en survivant, en s’occupant bien de sa vie, en garantissant son bien-être. Le futur apporte des changements et seuls le cœur et l’esprit résilients réussiront à s’adapter et à tirer profit de ce nouveau chapitre existentiel. Réfléchissons-y.


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  • Bonanno, G. A., Galea, S., Bucciarelli, A., & Vlahov, D. (2006). Psychological resilience after disaster: New York City in the aftermath of the September 11th terrorist attack. Psychological Science17(3), 181–186. https://doi.org/10.1111/j.1467-9280.2006.01682.x

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