Fonctions exécutives : capacités mentales du cerveau humain

Fonctions exécutives : capacités mentales du cerveau humain
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Les fonctions exécutives sont des processus cognitifs complexes. Ce sont les activités mentales que nous réalisons pour interagir avec notre environnement, travailler, créer, prioriser certaines activités par rapport aux autres, contrôler le temps ou même nous auto-motiver. C’est comme une séquence automatique de processus que nous exécutons quotidiennement sans vraiment nous en rendre compte.

Ceci peut sembler difficile à comprendre à première vue. Nous entendons souvent que le cerveau fonctionne comme un ordinateur. Qu’il utilise presque les mêmes mécanismes.Nous devons cependant préciser qu’il est bien meilleur. Les fonctions exécutives sont ces capacités incroyablement sophistiquées à travers lesquelles nous régulons notre comportement et atteignons nos objectifs. Quelque chose qui dépasse de manière significative tout type de technologie.

Prenons un exemple. Nous allons au lit avec un livre. Alors que nous cherchons le chapitre où nous nous sommes arrêtés la nuit précédente, nous réfléchissons à ce que nous allons faire demain. Nous nous fixons un objectif, nous décidons de ce qu’il vaut mieux différer et prioriser. De sorte que nous nous enthousiasmons par les objectifs proposés pour le lendemain. Nous nous concentrons ensuite sur la lecture en pensant que dans une heure nous éteindrons la lumière pour dormir.

Cette simple scène montre comment notre cerveau effectue d’innombrables processus en une petite fraction de temps. Quelques secondes à peine. Nous traitons, priorisons, planifions, supervisons et nous concentrons sur certains objectifs.

fonctions exécutives du cerveau

Les fonctions exécutives et le lobe frontal

L’être humain ne naît pas avec toutes les fonctions exécutives prêtes à l’emploi. Il est curieux de savoir, par exemple, que beaucoup de ces processus acquièrent leur fonctionnalité complète vers l’âge de 25 ans. Pourquoi ? Ces capacités cognitives se situent principalement dans les structures préfrontales. Elles sont en outre les dernières à se développer.

Le premier neurologue qui parla de ces fonctions ainsi que du système exécutif était Alexander Luria. Il convient de préciser que ces processus constituent un fait très récent d’un point de vue phylogénétique. Ils supposent la chose la plus nouvelle dans notre évolution en tant qu’espèce. Elle est en outre associée à deux jalons très spécifiques : l’acquisition du langage et l’augmentation des lobes frontaux. Ces faits étaient révolutionnaires à l’époque.

Nos groupes sociaux se sont sophistiqués. La culture, le contrôle de l’environnement et toute une succession d’avancées qui viennent constituer ce que nous sommes maintenant, sont ainsi apparus. Un aspect essentiel doit cependant être précisé. Bien que soit dans notre code génétique le fait que  ces processus s’affinent à mesure que nous vieillissons (ils apparaissent généralement entre 8 et 12 mois avec le développement du langage chez le bébé), l’acquisition complète des fonctions exécutives dépend de plusieurs aspects.

fonctions exécutives chez l'enfant

Le type d’interaction que nous recevons après l’âge de 2 ans, ainsi que sa qualité, est fondamental. Des expériences stressantes ou un attachement insécurisant rendent difficile le développement adéquat.

  • Elkhonon Goldberg est certainement l’une des personnes qui comprennent le mieux le cerveau exécutif. Il l’explique dans son livre “Comment investir dans votre cerveau” comment les fonctions exécutives résident dans le lobe frontal. Ce dernier correspond donc au domaine de notre culture et de nos interactions sociales.
  • Ainsi, un enfant ne développera ou n’utilisera pas efficacement ces processus cognitifs affinés s’il ne jouit pas d’un lien significatif avec ses parents ou de l’expérience de l’éducation.
  • Il est par ailleurs important de noter que les fonctions exécutives peuvent parfois être compromises par des troubles tels que la dyslexie, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, la dyscalculie, la schizophrénie ou tout dommage cérébral.

La bonne nouvelle est que ces fonctions cognitives peuvent être entraînées. Chacun de nous peut affiner l’adaptation des fonctions exécutives tant qu’il n’existe aucun problèmes neurologiques graves.

De quel genre de fonctions exécutives disposons-nous ?

Les animaux ont également leurs fonctions exécutives. Elles sont plus rudimentaires et élémentaires. Les animaux présentent leurs besoins, un système perceptuel qui les guide dans leur comportement et un système physique et moteur orienté pour satisfaire lesdits besoins, leurs instincts.

Les choses sont un peu plus sophistiquées chez l’être humain. Nous ne bougeons pas uniquement pour satisfaire les besoins. Au-delà des instincts, nous nous caractérisons par les objectifs, les obligations, les liens sociaux et notre scénario culturel et social. Notre environnement est si complexe que nous avons besoin d’un cerveau capable de s’adapter à ce kaléidoscope de stimuli internes et externes. C’est donc là que les fonctions exécutives entrent en jeu.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.