Être asocial et être antisocial : les différences

Être asocial et antisocial sont deux choses bien différentes, tout comme être asocial et avoir un trouble de la personnalité antisociale. Qu'est-ce qui se cache derrière ces concepts ? En quoi se différencient-ils ?
Être asocial et être antisocial : les différences

Dernière mise à jour : 08 février, 2021

On vous a peut-être déjà dit : « Ne sois pas si antisocial(e) ! ». Curieusement, nous employons souvent cette expression de manière erronée car nous utilisons le terme « antisocial » pour, en réalité, faire référence à quelqu’un d’asocial (avec des difficultés ou un désintérêt pour les relations).

Ce terme, « antisocial » (mal utilisé), nous l’utilisons par exemple pour parler d’amis qui, subitement, ne veulent plus sortir ou se montrent plus « ermites » que d’habitude. Néanmoins, les différences entre être asocial et antisocial sont notables et nous allons, dans cet article, nous intéresser à ces deux concepts pour bien les distinguer.

En réalité, il s’agit de deux termes qui ne partagent qu’un suffixe (-social). Même s’ils sont liés à la façon d’être d’une personne, ils n’ont en fait rien à voir.

Que signifient-ils exactement ? Et si nous poussons à l’extrême ces deux façons d’être, quels troubles mentaux ou de la personnalité retrouverions-nous derrière elles ? C’est ce que nous allons découvrir dès maintenant.

Un homme qui doute.

Asocial et antisocial : en quoi ces deux termes se différencient-ils ?

Pour connaître les différences entre être asocial et antisocial, le mieux est de savoir ce qui se cache derrière chaque concept. À chaque définition, nous verrons en quoi un terme se différencie de l’autre.

Que signifie être antisocial ?

Lorsque nous parlons de quelqu’un d’antisocial, nous faisons référence à une personne qui ignore les normes établies au niveau légal et social, qui va contre l’ordre social. En d’autres termes, une personne rebelle qui, même si elle est intégrée dans la société, affiche cette tendance à altérer la paix sociale.

Par ailleurs, il est fréquent que cette personne réalise ce type de comportements à travers la violence. Nous devons ici bien faire la différence entre une personne antisociale (ou avec une tendance à montrer des traits de personnalité antisociale) d’une personne avec un trouble de la personnalité (TP) antisociale.

Le trouble de la personnalité antisociale

Dans ce dernier cas, nous parlons d’un trouble classé en tant que tel dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-5). Il se caractérise par un schéma dominant peu respectueux vis-à-vis des droits des autres, qui se manifeste à partir de quinze ans.

Le trouble de la personnalité antisociale se manifeste à travers une série de symptômes (critères), tels que la tendance à mentir, l’impulsivité, l’irresponsabilité, le non-respect des normes sociales, l’irritabilité et l’agressivité, l’absence de remords, etc. Par conséquent, un TP antisocial est beaucoup plus grave qu’être simplement antisocial.

Et être asocial ?

En revanche, quand nous parlons de quelqu’un d’asocial, nous nous référons à une personne qui a du mal à s’intégrer et à se lier dans la société. Cette personne n’ignore pas les normes comme la personne antisociale, mais elle a du mal (ou n’est pas intéressée) à s’intégrer et à se lier. Au-delà de tout cela, il s’agit d’une personne qui préfère la solitude.

Dans bien des cas, être asocial n’est pas synonyme de difficulté. Il s’agit plutôt d’un manque de motivation de la personne qui préfère réaliser des activités en solitaire.

Cette dernière n’est pas intéressée par les relations sociales. Si nous poussions cette façon d’être à l’extrême, nous retrouverions les troubles du spectre de l’autisme (TEA) ou même le trouble de la personnalité schizoïde.

« La solitude est à l’esprit ce que la diète est au corps. »

– Luc de Clapiers –

Le trouble de la personnalité schizoïde

Dans ce dernier cas, les personnes avec un trouble de la personnalité schizoïde, également classé dans le DSM-5, manifestent un schéma dominant de détachement vis-à-vis des relations sociales. Elles présentent également une faible variété d’expression des émotions dans des contextes interpersonnels.

En d’autres termes, dans ce TP schizoïde, nous ne parlons pas uniquement d’être « asocial » à un degré extrême. Nous incluons aussi d’autres symptômes.

En voici quelques-uns : ne pas prendre de plaisir avec des activités (ou seulement quelques-uns), afficher peu d’intérêt vis-à-vis des expériences sexuelles avec quelqu’un, ne pas vouloir ou ne pas apprécier les relations intimes, préférer des activités solitaires, se montrer indifférent face aux compliments ou aux critiques des autres, etc.

Une femme qui doute.

Deux façons d’être qui sont très différentes

Comme nous le voyons, les différences entre être asocial et antisocial sont évidentes. Il s’agit de deux façons d’être bien distinctes. Tandis que la personne asociale présente un manque de motivation pour les interactions sociales et une préférence pour les activités solitaires, la personne antisociale agit en enfreignant les normes sociales, et bien souvent de façon violente.

Dans ce second cas, nous parlons parfois de personnes qui peuvent commettre des délits, comme des vols. Dans les cas les plus extrêmes, quelqu’un avec un trouble de la personnalité antisociale peut même finir par tuer.

Pour illustrer ces deux concepts, pensons de manière graphique et très simplifiée à l’antisocial comme étant le délinquant ou voyou classique et à l’asocial comme l’ermite qui préfère vivre dans la solitude.

Cependant, une personne antisociale peut aussi être asociale, même si ce n’est pas forcément le cas. Ces phénomènes n’ont aucune raison d’apparaître de façon conjointe. 

Nous devons bien nous dire que l’antisocial peut être quelqu’un de très sociable (loin de l’asocialité) et, malgré tout, bafouer les droits des autres ou les normes sociales. Cela peut aussi compliquer son intégration dans la société (comme cela se produirait avec la personne asociale, mais pour des raisons bien différentes).

« La personnalité est la différence entre l’intérieur et l’extérieur d’une personne. »

– Jonathan Safran Foer –


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  • American Psychiatric Association -APA- (2014). DSM-5. Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales. Madrid. Panamericana.
  • Bermúdez, J. (2004). Psicología de la personalidad. Teoría e investigación (Vol. I). Unidad Didáctica de la UNED. Madrid.
  • REAL ACADEMIA ESPAÑOLA: Diccionario de la lengua española, 23.ª ed., [versión 23.3 en línea].

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