Dyskinésie : définition et symptômes

Tremblements au niveau du visage, mouvements involontaires des jambes ou des bras... La dyskinésie est un trouble hyperkinétique qui est souvent lié aux effets secondaires de certains médicaments. Nous en parlons ici.
Dyskinésie : définition et symptômes
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 27 juillet, 2022

La dyskinésie est un trouble qui se traduit par des mouvements anormaux, incontrôlables et involontaires. Elle commence généralement par de petits tics sur le visage, dans la région buccolinguale ou sur les mains. Plus tard, ces perturbations hyperkinétiques peuvent apparaître sur tout le corps.

Les origines de cette pathologie sont multiples, mais elle survient généralement sous l’effet de certains médicaments. Cette maladie est souvent confondue avec l’acathisie. Cependant, cette dernière est davantage liée à des états d’angoisse. Elle se traduit par une incapacité à rester immobile, le besoin de marcher et de bouger les jambes.

La dyskinésie est plus problématique, car elle ne peut être contrôlée. Elle s’accompagne également de troubles psychiatriques ou de maladies neurologiques. Nous savons qu’entre 1 et 5 % des cas peuvent également être associés à l’âge. Les personnes âgées peuvent en effet présenter ce type de trouble hyperkinétique. Analysons ce thème plus en avant.

Un homme âgé sur un fauteuil.

Dyskinésie : définition, types et symptômes

La dyskinésie est un trouble du mouvement. Elle est proche de l’ataxie qui se caractérise par une perte de coordination musculaire. Mais aussi de la dystonie qui se manifeste quant à elle par des contractions musculaires involontaires, généralement douloureuses.

Dans le cas de la dyskinésie, les patients présentent des mouvements involontaires similaires à des tics. Ce sont aussi des manifestations très impressionnantes. En général, cela commence sur le visage. Plus tard, elle se manifeste sur les mains et les pieds, au point d’entraver souvent les mouvements normaux du corps.

Le problème avec ce trouble, c’est qu’une fois qu’il apparaît, il ne cesse de se développer. Il est important de savoir ce qui en est la cause et, à partir de là, de trouver le traitement le plus approprié.

La dyskinésie de la maladie de Parkinson induite par les médicaments

La dyskinésie apparaît généralement chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Cependant, ce n’est pas non plus une maladie neurodégénérative en soi qui provoque ces tics et ces troubles du mouvement. En réalité, ce sont les médicaments qui sont utilisés pour la traiter qui en sont responsables.

La maladie de Parkinson se développe à partir d’une altération des neurones qui produisent la dopamine et qui meurent lentement. En l’absence de ce neurotransmetteur, les cellules qui contrôlent les mouvements ne peuvent plus envoyer de messages aux muscles. Dans ce cas, on administre souvent de la lévodopa. Cette dernière augmente la production de dopamine.

Des études comme celle menée à l’université de San Francisco nous informent que la thérapie de remplacement de la dopamine par la lévodopa soulage les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson. Cependant, chez environ la moitié des patients, elle présente un inconvénient.

Elle encourage le développement de mouvements involontaires, définissant un état connu sous le nom de dyskinésie induite par le lévodopa. Les symptômes sont les suivants :

  • tics
  • balancements
  • une certaine agitation des membres
  • hochements de tête
  • mouvements involontaires des bras et des pieds
  • effets des neuroleptiques

L’administration d’autres médicaments cause effectivement l’apparition de la dyskinésie, en l’occurrence les neuroleptiques. Il s’agit de médicaments tels que les antipsychotiques et certains tranquillisants.

Lorsqu’un patient suit ces traitements depuis un certain temps, une affection appelée dyskinésie tardive peut alors apparaître. Les médicaments pouvant provoquer ce trouble du mouvement sont les suivants :

  • Antipsychotiques de première génération tels que l’halopéridol, le zuclopenthixol, la perphénazine…
  • Antipsychotiques de deuxième génération. Par exemple, rispéridone, palipéridone, quétiapine, aripiprazo, etc.
  • Antidépresseurs tels que l’amitriptyline, la fluoxétine, la phénelzine…
  • Médicaments anticonvulsifs tels que la phénytoïne et le phénobarbital.

Les affections neurologiques et auto-immunes

Nous savons que certaines personnes atteintes de troubles du spectre autistique peuvent présenter des mouvements dyskinétiques, comme le balancement. Toutefois, ce n’est pas la seule affection neurologique qui témoigne de cette manifestation.

  • C’est aussi le cas des conditions de dégénérescence cérébelleuse.
  • Les maladies neurovasculaires ou les patients qui ont subi un accident vasculaire cérébral peuvent en être victimes.
  • La maladie de Wilson est une maladie héréditaire rare dans laquelle le corps ne peut pas se débarrasser de l’excès de cuivre. Dans ce cas, la dyskinésie peut également se manifester.
  • En ce qui concerne les maladies auto-immunes, la dyskinésie est également fréquente chez les personnes atteintes de sclérose en plaques.

La dyskinésie myoclonique

La dyskinésie myoclonique est une variété de ce trouble. Elle se manifeste par des mouvements involontaires et brefs provoqués par une contraction musculaire brutale. Ces altérations peuvent parfois être douloureuses. Les causes de ce phénomène sont les suivantes :

  • L’encéphalopathie myoclonique progressive.
  • L’encéphalopathie causée par un manque d’oxygène au niveau du cerveau.
  • Les épilepsies myocloniques. Il s’agit d’un problème qui touche davantage les femmes et qui se limite à une série de tics qui apparaissent sur le visage.
Une illustration d'un cerveau en crise.

Stéréotypes et tics

Il existe un type de dyskinésie dans lequel le patient peut avoir un certain contrôle sur ces mouvements si on lui apprend à les réduire, à les maîtriser. Ce phénomène apparaît souvent chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique. Selon la gravité, on peut trouver des tics dyskinétiques plus ou moins invalidants. Parmi ceux-ci, on retrouve :

  • De simples tics
  • Des stéréotypes moteurs courants, tels que les mouvements répétitifs et saccadés.
  • Des tics multiples et complexes. Ils s’apparentent à des spasmes très graves dans lesquels, la personne peut souffrir du besoin d’exprimer des mots inappropriés ou même des insultes. Derrière cette caractéristique peut aussi se cacher le syndrome de Tourette.

Quel est le traitement proposé en cas de dyskinésie ?

Le traitement de la dyskinésie dépend de la cause de la maladie. Il n’en va pas de même pour un patient atteint de la Parkinson ou pour une personne ayant subi un traumatisme crânien. Dans tous les cas, l’important est de faire un diagnostic et de connaître la gravité des symptômes. De manière générale, les lignes directrices suivantes sont généralement préconisées :

  • Interrompre la prise de médicaments à l’origine la dyskinésie et préférer d’autres médicaments. Cela peut sembler facile en principe, mais c’est en fait très problématique. En effet, parfois il devient alors difficile de traiter efficacement la maladie d’origine.
  • Avoir recours à des injections de toxine botulique ou de botox dans les cas où la dyskinésie affecte le visage.
  • La stimulation cérébrale profonde est un autre traitement qui a un bon taux de réussite dans ces conditions.

En somme, l’approche de ces conditions est toujours complexe et repose toujours sur des approches interdisciplinaires pour suivre les progrès du patient. Toutefois, dans de nombreux cas, il est possible de réduire l’impact de la dyskinésie et d’offrir une meilleure qualité de vie aux personnes concernées.


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