La douleur, l'opportunité de grandir en tant que personne

La douleur, l'opportunité de grandir en tant que personne
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 11 septembre, 2017

Parfois, la douleur fait souffrir… et parfois elle secoue avec tant de force qu’il paraît difficile de s’en relever. C’est lorsque nous vivons un événement douloureux que nous sommes, d’une certaine manière, poussé-e-s vers d’intenses processus émotionnels. Processus dans lesquels nous sommes entré-e-s par la propre inertie, mais pour lesquels, si nous souhaitons en trouver la sortie, nous nécessiterons beaucoup de force. D’un autre côté, nous consommerons l’amertume et la douleur.

En fait, rester transi-e dans la douleur est une option personnelle. Ainsi, ancré-e-s dans la souffrance, nous évitons le voyage intérieur qui culmine dans l’acceptation, dans la sérénité de la compréhension et dans le développement personnel.

« La douleur n’est pas là pour te faire souffrir. La douleur est là pour te rendre plus conscient. Et quand tu es conscient, le malheur disparaît. »

-Osho-

La douleur est inévitable, la souffrance optionnelle

La douleur tout comme la souffrance font partie de la vie. Il convient de signaler que souvent, nous utilisons ces deux termes comme synonymes. En revanche, pour pouvoir les gérer de manière adéquate, il est important de comprendre ce qui les différencie.

douleur et souffrance

La douleur, dans sa dimension psychologique, est une émotion qui peut surgir face à des situations et des problèmes déterminés. Elle affecte le physique, les émotions et le mental et perdure jusqu’à ce que la personne soit en capacité de se rétablir. En ce sens, la douleur implique l’acceptation et le contact avec ce que nous ressentons. Il faut également signaler que la période sur laquelle elle se prolonge est proportionnelle à la portée qu’a pour nous événement qui l’a produite.


« Une fois que la douleur passe, nous avons pour habitude de l’oublier. De toute manière, les progrès de la science, grâce aux anesthésies et aux analgésies, nous ont rendus moins habitués à la douleur que ne l’étaient nos ancêtres. C’est un point qui justifie le fait que nous la craignons chaque fois plus. »


D’autre part, la souffrance va plus loin. Lorsque nous subissons une incapacité à accepter la réalité et à continuer notre vie, la souffrance surgit. Cet état nous mènera une fois, puis d’autres vers des pensées et des émotions qui nous maintiendront en déséquilibre et pourront nous rendre malade. Ainsi, la souffrance serait une conséquence non nécessaire de la douleur.


« A la moitié de l’hiver, j’ai finalement appris qu’il y avait en moi un été invincible. »

-Albert Camus-


Il faut signaler que la souffrance prend beaucoup plus d’intensité et dure plus longtemps que la douleur émotionnelle, pouvant même durer indéfiniment. Par exemple, la douleur est inévitable lors de la perte d’un être cher. Dans le cas où cette blessure ne parvient pas à se soigner et à se refermer, c’est là que la souffrance fait son apparition. Cette dernière empêche la possibilité d’acceptation et de pas vers l’avant.

La croissance à travers la douleur

La croissance post-traumatique a lieu lorsque la personne accepte ce qui s’est passé et reconstruit ses croyances. C’est un processus semblable à celui que doivent vivre les personnes devant reconstruire leur maison après un tremblement de terre. Après un événement douloureux, nous accédons à l’opportunité de penser à la manière dont nous souhaitons reconstruire notre vie.

D’autre part, ces nouvelles croyances que nous allons annexer à nos plans permettent également le développement de la résilience. De la même manière, pendant ce processus de reconstruction, la personne a pour habitude de découvrir des forces et des caractéristiques qui lui sont propres et dont elle ignorait auparavant l’existence.


« Cherche un lieu en toi où se trouve de la joie, et cette joie gommera la douleur. »

-Joseph Campbell-


C’est qu’en réalité, rien n’a le pouvoir de nous rendre miséreux, excepté notre propre attitude. Selon le psychothérapeute Joan Garriga, n’importe quelle perte peut se convertir en une opportunité pour grandir en tant que personne, pour nous rendre plus léger-ère-s et pour se libérer de nos attaches et identifications.

En outre, le grand risque des processus douloureux est de ne pas les surpasser et de s’installer en positions existentielles alimentant la souffrance : la plainte, la victimisation, la vengeance, la rigidité, la fierté… En ce sens, il faut signaler que la douleur est un processus inhérent à l’existence et il est important pour croire et comprendre cela d’y participer de manière plus enrichissante.


« J’ai été un homme chanceux dans la vie, rien ne me fut facile. »

-Sigmun Freud-


Et sur le chemin, quelqu’un apprend…

Quelqu’un apprend particulièrement sur ce qui est douloureux, et au bout du compte, peut causer de la souffrance. Lorsque nous entrons en contact avec la douleur la plus bouleversante, nous prenons conscience de notre fragilité en même temps que nous vivons une situation, qui nous permet comme aucune autre, de connaitre notre grandeur. Notre valeur.

le chemin de la reconstruction

C’est sur le chemin ou l’un apprend que tout change et que sortira toujours le soleil après un ciel nuageux, avec la beauté et la force de nouveaux levers de soleil. C’est à ce moment que nous découvrons la force qui habite notre intérieur, en dépassant le chemin douloureux et l’inertie qui nous a poussé à traverser ce chemin.

Sur le sentier de la douleur on observe aussi que de chaque chaos, émerge un nouvel ordre. Un nouvel ordre qui intègre un apprentissage et une expérience permettant de continuer à avancer. Chaque fois avec plus de légèreté, chaque fois avec plus de sagesse, chaque fois avec plus de sensibilité et la conscience que chaque moment de douleur a le potentiel d’être un moment de grandes transformations… et pourquoi pas, de grandes opportunités.


« Les personnes les plus belles avec lesquelles je me suis trouvé sont celle ayant fait face à la défaite, connu la souffrance, connu la lutte, connu la perte, et ayant trouvé le moyen de sortir des profondeurs. »

-Elisabeth Kubler Ross-


 


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