Donner avec son cœur (communication non-violente ou empathique)

Donner avec son cœur (communication non-violente ou empathique)
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Les mots sont une arme à double tranchant qui peut construire des relations profondes, mais qui peut aussi avoir le pouvoir de les détruire ou de blesser les autres. Apprendre à parler avec son cœur, mesurer l’importance de son langage, en définitif notre communication, est essentiel pour maintenir des relations saines. C’est de là que vient l’importance de la communication non-violente ou empathique.

Marshall Rosenberg, psychologue américain, a développé au début des années 60 ce nouveau type de communication, alors qu’il étudiait les facteurs affectant notre capacité à être complaisant-e-s. Son intention était de trouver une réponse à deux questions qui étaient restées sans réponse depuis son enfance. Qu’est ce qui nous déconnecte de notre nature solidaire et nous pousse à nous comporter de manière violente et abusive ? Et pourquoi certaines personnes sont en cohérence avec cette attitude solidaire même dans les circonstances les plus critiques ? Le résultat fut le développement de la communication non violente. Voyons de quoi il s’agit.

« Ce que je veux dans la vie c’est la compassion, un courant qui passe entre les autres et moi, basé sur un don mutuel avec le cœur. »

-Marshall Rosenberg-

La communication non-violente ou empathique

Une grande partie de nos relations se détériore car nous ne savons pas communiquer et ce qui provoque l’apparition de nombreux conflits. Nous avons la certitude que communiquer revient à parler et nous oublions la partie fondamentale : écouter.

Une alternative pour résoudre ce problème est l’usage de la communication non-violente ou empathique proposée par Rosenberg, fondée sur le don à partir du cœur. Au travers de cette communication, nous serons capables de nous connecter avec nous-mêmes pour ensuite nous connecter avec les autres, en leur permettant ainsi d’effleurer notre compassion naturelle.

la communication non-violente

Ce type de communication est basé sur les habilités relatives au langage, verbal ou non-verbal, qui nous permettent de continuer à être des êtres-humains même dans les situations les plus extrêmes. En fait il s’agit de réussir à contrôler nos pulsions en faisant face à cet environnement rempli de conditions tentatrices. De cette manière, nous pourrons maintenir la communication sincère et authentique qui naît de nos cœurs.

« La communication non-violente ou empathique nous aide à restructurer notre manière de nous exprimer et d’écouter les personnes avec qui nous avons une relation. »

Comme nous le voyons, il n’y a rien de nouveau. Les éléments qui composent ce type de communication sont connus depuis des siècles, il s’agit seulement de les sortir de la malle aux souvenirs, d’en être conscient-e-s, et de les appliquer quotidiennement.

Les composantes de la communication empathique

Une communication non-violente a un pouvoir profond de transformation. Le fait que l’étiquette « non-violente » soit collée à notre manière de communiquer implique d’aller au-delà de nos nécessités, en écoutant aussi les autres, plutôt que d’obéir à nos réactions habituelles et automatique. Mais, comment le faire ?

Selon Rosenberg, pour apprendre à donner avec le cœur, nous devons nous concentrer sur notre conscience, de manière à illuminer quatre zones (les quatre composantes de la communication non-violente) :

  • Observation. Cette première composante consiste à observer ce que suit une situation. Ce que disent ou font les autres est-il utile pour enrichir notre vie ? La clé repose sur le fait de savoir exprimer de manière adéquate ce qui nous plaît ou ne nous plaît pas dans les actions des autres, sans évaluer, ni émettre de jugement. Car comme l’a dit J. Krishnamurti, observer sans évaluer constitue la forme suprême de l’intelligence humaine.
  • Sentiment. La composante suivante est d’identifier comment nous nous sentons. Nous trouvons-nous blessé-e-s, joyeux-ses, ou irrité-e-s ? La question revient à détecter nos émotions et les sentiments que nous avons à un moment donné.
  • Nécessités. La troisième composante est en relation avec les besoins que nous avons et qui sont associés aux sentiments que nous avons identifiés.
  • Demande. La dernière composante de la communication non-verbale consiste à nous concentrer sur ce que nous aimerions qu’une autre personne fasse, tant pour enrichir sa propre vie que la nôtre. Pour mettre en action cette composante, il faudrait avoir recours à une demande très spécifique.
la communication empathique

La communication non-violente ou empathique ne fait pas seulement référence à ce que nous sommes capables d’exprimer honnêtement et consciemment, mais aussi au fait de savoir recevoir de manière empathique la communication des autres.

Ainsi, lorsque nous concentrons notre attention sur tous les aspects de ce processus et que nous aidons les autres à en faire de même, une communication à double-sens se met en marche. Une ouverture double du canal dans laquelle entrent en jeu les deux perspectives : d’un côté, je regarde, je ressens et j’identifie ce dont j’ai besoin pour enrichir ma vie ; de l’autre côté, qu’observe, ressent, et nécessite l’autre pour enrichir également sa vie.

Le pouvoir du langage compatissant

La communication non-violente est le langage dans lequel parle la compassion, le lien jusqu’à la connexion intérieure et la passerelle jusqu’aux autres, avec une attitude honnête et authentique. Parce-que, au-delà d’être un type de communication, c’est une attitude face aux circonstances qui nous mènent à être responsables de nos processus internes.

« Notre manière de communiquer avec les autres et avec nous-même détermine, en fin de compte, la qualité de notre vie. »

-Anthony Robbins-

pouvoir du langage

Avant de nous laisser mener par nos pulsions et de prononcer des mots que nous regretterons ensuite, il convient de faire une pause et de nous écouter, pour ensuite nous comprendre et essayer de comprendre les autres. Les cris et les affronts nous aident, mais le silence et le calme peuvent être des outils très utiles dans notre objectif d’illuminer les instants obscurs.

N’oublions pas que la manière de communiquer détermine notre quotidien. Faisons-en sorte que la communication non-violente prédomine dans nos vies, de cette manière il sera plus probable qu’elle prédomine dans celle des autres.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.