Compétences non cognitives : qu'est-ce que c'est ?

Les compétences non cognitives seront la clé de l'avenir qui nous attend. La créativité, l'intelligence émotionnelle, l'éthique de travail, la conscience de soi ou les compétences en communication seront essentielles.
Compétences non cognitives : qu'est-ce que c'est ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 07 décembre, 2021

Les compétences non cognitives définissent une grande variété de compétences, telles que la résolution de problèmes, la conscience, la motivation, la persévérance, le travail d’équipe, etc. Selon les experts en psychologie organisationnelle, ce sont des compétences qui seront cruciales sur le marché du travail et dans les transformations sociales qui se produiront sous peu.

On parle de ce qu’on appelle la « quatrième révolution industrielle », une ère qui a déjà commencé et qui est centrée sur l’innovation technologique. Dans quelques années, nous aurons besoin de travailleurs hautement qualifiés. Et nous ne parlons pas seulement des personnes ayant des diplômes universitaires. L’avenir appartiendra à ceux qui maîtrisent bon nombre de stratégies psycho-émotionnelles, éthiques et comportementales.

Ainsi, et bien que beaucoup voient une ligne quelque peu floue entre les capacités cognitives et non cognitives, la vérité est que dans certaines parties de la frontière, il existe des différences très claires. Les comprendre et les introduire dans les programmes d’enseignement nous permettra de former des générations mieux préparées aux défis futurs.

L’éducation d’aujourd’hui devrait mettre beaucoup plus l’accent sur le développement précoce des compétences non cognitives

Esprit éclairé par des capacités non cognitives

Quelles sont les compétences non cognitives ?

Lorsque nous pensons à une personne instruite, nous visualisons instantanément quelqu’un avec un bon CV. Pendant longtemps, l’éducation a été synonyme de consolidation de compétences techniques (connaissances théoriques et procédurales de base pour la réalisation d’une série de domaines spécifiques).

Or, ces dernières années, cette approche est en train de changer car nous commençons à avoir besoin d’un autre profil. Dans une société de plus en plus robotisée, mécanisée et numérisée, il ne suffira pas d’avoir de bonnes compétences cognitives pour effectuer un certain travail.

Il y a peut-être même des robots qui nous surpassent à ce niveau. Une autre classe de ressources plus transversales sera nécessaire, selon cette prochaine révolution industrielle. Les compétences non cognitives sont l’avenir et consistent en des schémas de pensées, de sentiments et de comportements qui ne sont pas uniquement liés au milieu de travail. Ce sont des outils de vie (Borghans et al. 2008).

Nous nous référons essentiellement à des caractéristiques socio-émotionnelles ou comportementales qui ne sont pas des traits de personnalité fixes, mais que nous pouvons apprendre et développer au fil du temps.

Ainsi, des travaux de recherche tels que ceux menés à l’Université de Padoue, mettent en évidence quelque chose d’important. Les compétences non cognitives ont des effets pertinents à la fois sur les performances scolaires et sur le marché du travail. Il est déterminant de les promouvoir car ils nous permettent d’atteindre un bon développement cognitif, affectif et social.

Voyons en quoi consistent les compétences non cognitives.

La pensée critique

Dans un monde parsemé de fausses nouvelles, de post-vérités et de demi-vérités, la pensée critique fonctionne comme une bouée de sauvetage dans une société de plus en plus complexe. Cette approche consiste, comme le soulignait le philosophe Francis Bacon, à avoir le désir de chercher, la patience de douter et la disposition à méditer.

Le sens critique est l’une des meilleures compétences non cognitives. Il définit la disposition à discerner entre les arguments grossiers et brillants, entre les données qui ont de la valeur et les données qui n’apportent rien. Grâce à lui, nous mettons de côté les préjugés et les stéréotypes, ainsi que les mensonges.

Des talents pour la résolution des problèmes

Si nous avions de meilleures stratégies pour résoudre les problèmes, nous gagnerions en santé mentale et en potentiel humain. Agir de manière proactive, être créatif lorsqu’il s’agit de générer des solutions, savoir garder l’esprit ouvert et gérer le stress, c’est avoir un formidable outil de vie à portée de main.

Santé émotionnelle et intelligence émotionnelle

Au sein des capacités non cognitives, la santé et l’intelligence émotionnelle sont déterminantes. Ils impliquent, ni plus ni moins, que de savoir comprendre nos émotions et celles des autres pour agir en conséquence.

Avoir les compétences nécessaires pour réguler ce que nous ressentons à tout moment et placer ces états psychophysiques en notre faveur médie complètement notre succès et notre bien-être.

Aptitudes sociales

A quoi ça sert d’avoir 5 doctorats et un CV fulgurant si on ne sait pas, par exemple, communiquer avec les autres ? En effet, les compétences sociales sont des comportements visant à s’intégrer socialement, à atteindre des objectifs, à défendre nos droits, etc.

Voici quelques exemples des compétences sociales les plus importantes :

  • Assurance.
  • Compétences communicatives
  • Écoute active.
  • Faire face à l’hostilité.
  • Affirmation de soi, défendez vos propres droits.
  • Exprimez et recevez des critiques.
  • Sachez vous excuser.
  • Savoir exprimer les émotions positives et négatives.

Motivation pour l’apprentissage et la découverte

Les compétences non cognitives n’auraient aucun sens sans motivation. Cette dimension psychologique est ce qui anime l’être humain et elle intègre des domaines tels que la curiosité, la passion, l’établissement d’habitudes, le désir d’apprendre et de découverte, la capacité d’amélioration personnelle…

Résilience

L’avenir nous réserve de grands défis et parfois ces défis nous apporteront plus d’un échec, de multiples frustrations et déceptions. Au milieu de cette complexité, rien ne sera plus décisif que d’être résilient et de se relever encore et encore d’apprendre de ses erreurs et de ses expériences négatives.

La résilience consiste à voir les opportunités au milieu des difficultés, une compétence non cognitive que nous devons tous développer.

Des collègues parlent de compétences non cognitives

Éthique du travail et responsabilité communautaire

Nous comprenons l’éthique du travail comme une valeur essentielle qui améliore la coexistence dans les milieux de travail. C’est apprendre à respecter ses collègues, à être responsable, engagé et honnête. De même, ces capacités non cognitives peuvent atteindre un niveau supérieur lorsque les êtres humains s’engagent dans leur société.

Cet engagement implique le désir authentique de l’améliorer, de contribuer à son avancement, de rechercher l’harmonie dans la communauté, la justice…

Essentiellement, parmi les compétences professionnelles et de vie que nous devrions promouvoir chez les nouvelles générations, il y a ces compétences très nécessaires et enrichissantes. Nous finissons par développer et affiner beaucoup d’entre eux au fil du temps, c’est vrai, mais plus tôt nous semons ces graines dans l’esprit des enfants, plus tôt nous façonnerons une société plus compétente, engagée et brillante.


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