Comment travailler avec les enfants à haut potentiel à l'école ?

Les élèves à haut potentiel représentent un défi pour le système éducatif. Surtout lorsqu'on s'engage pour l'intégration et la mise en place de mesures individuelles qui valorisent les caractéristiques individuelles de chaque élève. Ainsi, une question se profile à l'horizon : comment enseigner du contenu à ce type d'élève ?
Comment travailler avec les enfants à haut potentiel à l'école ?
Isabel Monzonís Hinarejos

Rédigé et vérifié par la psychologue Isabel Monzonís Hinarejos.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Élève à haut potentiel, élève doué, talentueux, précoce, génie… Tous ces concepts renvoient à un type d’élèves qui se distinguent de la moyenne. Dans cet article, nous allons aborder le thème des enfants à haut potentiel et la manière dont ils sont traités à l’école.

En général, on a tendance à utiliser toute une gamme de terminologie existante pour désigner ce type d’élèves. Et ce, sans discernement. Il est donc nécessaire de distinguer les principaux concepts qui sont certes proches les uns des autres et qui sont souvent confondus dans le monde de l’éducation.

  • Un élève précoce. Il s’agit un élève qui a un niveau de développement supérieur à celui de ses camarades de classe. Cela implique donc qu’il acquière également des connaissances et des compétences plus tôt que prévu pour son âge. Le fait d’être précoce est généralement un indicateur de grandes capacités, mais ce n’est pas toujours le cas. Un élève précoce finit par dépasser le reste de sa classe. Et ce, à tous les niveaux.
  • Un élève talentueux. Ce terme désigne un élève ayant des capacités ou des performances élevées dans un domaine particulier. Dans d’autres domaines, en revanche, ses performances peuvent être moyennes, voire faibles.
  • Un élève surdoué ou communément appelé “surdoué“. Les principales caractéristiques qui définissent ces enfants sont une intelligence élevée, un degré de créativité élevé (on parle aussi de pensée divergente), une grande motivation et un sens aigu de la curiosité.
    • Ce sont généralement des élèves dotés d’une bonne mémoire, d’une bonne concentration et d’une bonne attention. Ils sont également experts dans les processus métacognitifs.
    • Dans le domaine affectif, ils ont généralement tendance à avoir une bonne image d’eux-mêmes ainsi qu’une bonne estime d’eux-mêmes. Cela est souvent lié à leurs bons résultats scolaires. Ces caractéristiques sont toutefois générales.
Mécanisme cérébral d'un enfant.

Les difficultés des enfants à haut potentiel

Les aptitudes élevées peuvent passer inaperçues ou même entraîner un comportement indésirable en classe. En effet, ces élèves ne se montrent pas toujours particulièrement performants. Certaines difficultés sont à détecter et à gérer :

  • Dissimulation de leurs capacités afin d’être acceptés.
  • Désintérêt pour la plupart des sujets académiques.
  • Mauvaises habitudes d’étude.
  • Une grande capacité verbale qui rend difficile la communication avec les autres.
  • Peu coopératifs.
  • Sentiment de rejet.
  • Ennui en classe et frustration.
  • Devoirs non faits et obligations non tenues.
  • Concentration sur les activités qui les intéressent (par exemple, les jeux vidéo ou la lecture).

Les conseils à suivre pour travailler avec les enfants à haut potentiel

Avant d’établir un programme de travail, il est nécessaire de prendre en compte les caractéristiques de l’élève au-delà de l’étiquette qu’on ait pu lui attribuer. Tout le monde n’a en effet pas le même profil et, par conséquent, les mesures qui bénéficient à certains peuvent ne pas convenir à d’autres.

Cependant, les principales mesures éducatives spécifiques qui sont généralement mises en œuvre sont au nombre de trois. Tout d’abord, la flexibilité ou la réduction de la durée de la scolarité, l’adaptation des programmes scolaires et enfin l’enrichissement des programmes scolaires.

La flexibilité ou le raccourcissement de la durée de la scolarité

Cette mesure est de nature extraordinaire et se réfère à deux situations. Dans un premier cas, on décide que l’élève commence sa phase éducative plus tôt que l’âge standard. Par exemple, commencer l’enseignement primaire à l’âge de cinq ans au lieu de six.

Dans le deuxième cas, on décidé que l’élève doit passer à une classe supérieure au cours de sa scolarité. Ainsi, par exemple, dans l’enseignement primaire, après avoir terminé son CE1, l’élève peut passer directement en CM1.

Les adaptations du programme d’études

Il s’agit d’adaptations individualisées destinées à élargir le programme scolaire de l’élève. Une procédure courante consiste à ajouter du contenu provenant de classes supérieures ou à approfondir le contenu de l’année scolaire en cours.

On parle alors, respectivement, d’extension verticale ou horizontale. D’autres procédures consistent à supprimer du contenu lorsque l’élève le maîtrise déjà et à y ajouter du contenu nouveau. Le but de tout cela est de garder l’enfant motivé. Il s’agit de faire en sorte qu’il ne s’ennuie pas et qu’il apprenne au rythme de ses capacités.

D’autre part, la méthodologie peut également être modifiée afin de promouvoir l’autonomie de l’élève. En d’autres termes, l’enfant à haut potentiel se voit confier davantage de responsabilités dans son propre processus d’apprentissage. Enfin, on peut étudier la possibilité de mettre en œuvre des techniques d’évaluation différentes.

L’enrichissement du programme d’études

Il s’agit d’une mesure adoptée au niveau de l’école. Elle consiste à fournir à l’élève un contenu différent de celui du programme scolaire. Par exemple : des ateliers d’écriture, des clubs scientifiques, la création d’un magazine ou encore d’une radio scolaire, mais aussi des activités extrascolaires comme les échecs ou le dessin.

Un père et son fils qui jouent aux échces.

La dyssynchronie de Terrassier

Un problème qui peut se poser lors de la mise en place de mesures pour travailler avec les enfants à haut potentiel est ce que l’on appelle la dyssynchronie de Terrassier. Il s’agit des différents rythmes de développement de l’enfant, à savoir sur les plans cognitif, moteur, affectif, linguistique, etc.

Par exemple, un enfant peut avoir un développement intellectuel très avancé par rapport au reste de sa classe, mais conserver un niveau de développement affectif adapté à son âge. Dans cette situation, l’accélération de la période de scolarisation ou l’avancement de l’année scolaire doit être envisagée avec prudence, car elle pourrait avoir des conséquences plus négatives que positives.

Dans tous les cas, ces décisions s’accompagnent d’un certain niveau d’incertitude. Chacune des options comporte une part de gain, mais aussi de risque.


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