Auto-exigence et besoin de contrôle

Loin de nous aider à aller plus loin et de favoriser notre bien-être, l'auto-demande excessive et le besoin de contrôle ne font que nous desservir.
Auto-exigence et besoin de contrôle
Esther Rodriguez

Rédigé et vérifié par Psychologue Esther Rodriguez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Nous vivons dans une société où les demandes professionnelles, sociales et familiales abondent. Nous avons aussi nos propres demandes personnelles. Il n’est alors pas étonnant que l’auto-exigence et le besoin de contrôle fassent partie de notre quotidien.

Il est parfois presque impossible de faire une pause dans une société qui va si vite. Nous avons des listes interminables de tâches en attente, divers agendas qui nous “aident” à organiser et à optimiser notre temps, des engagements à tenir, des tâches à la maison et notre famille dont nous devons nous occuper.

“Est-ce que je serai une bonne mère ?”, “Si je veille tard, mon travail sera plus valorisé”, “Je ne peux pas faire d’erreurs”, “Mes amis m’apprécient-ils ?” sont quelques-unes des nombreuses questions que nous nous posons.

Demande excessive et besoin de contrôle.

L’auto-exigence excessive et le besoin de contrôle

Ce besoin imposé d’atteindre un objectif peut nous conduire à la croyance erronée que la perfection peut et doit être atteinte dans tous ou la plupart des domaines de notre vie.

Certes, se fixer des objectifs donne un sens à notre vie. Le problème se pose quand ce sont des objectifs inaccessibles. Soit parce qu’ils ont été créés à partir d’idéaux, soit parce que les objectifs que nous nous fixons ne sont pas réalistes (“Je ne serai jamais en retard au travail.”).

Je dois vs. Je veux, un débat commun

  • Commençons par nous demander si nos objectifs dépendent uniquement et exclusivement de nous. C’est-à-dire s’ils sont abordables en fonction de nos qualités et nos ressources personnelles, de nos circonstances, de notre environnement et de nos relations.
  • Ensuite, demandons-nous si nous voulons vraiment nous engager dans cette voie ou si nous le ressentons comme une obligation imposée par la société, l’environnement ou par nos propres croyances sur cet idéal d’excellence.

Il est bon que nous nous encouragions à mener à bien la tâche de réflexion suivante.

  • Séparons les activités que nous faisons à la fin de la journée en deux colonnes, selon que nous les ressentons comme une obligation ou qu’elles font partie de nos choix.
  • La première colonne est celle du “je dois ou devrai” et, la deuxième, celle du “je veux ou je voudrais”. Regardons un exemple très simple :

“Je dois rester à la maison ce week-end parce que je dois nettoyer, mettre des machines à laver et repasser. Cependant, je veux aller à la plage parce que je voudrais me déconnecter de toute la semaine de travail et m’allonger pour me reposer.”

La nécessité de faire la distinction entre obligation et choix

Face à cette situation, l’esprit commence à peser le pour et le contre pour chacune des activités. Et c’est là qu’émerge le besoin de contrôle, le besoin de structurer notre vie en fonction de ce qui est désirable, de ce qu’on attend de nous ou de l’idéal que nous avons créé dans notre tête.

Nous boycottons même notre envie d’aller à la plage avec l’excuse que, si nous y allons, nous croulerons sous le travail le lundi. Et c’est cette anticipation anxieuse et négative qui provoque l’angoisse, l’obsession du faire et la peur de ne pas être productif. Le simple fait d’y penser encourage l’auto-exigence.

Choisissez et jetez

Comprendre que la vie change constamment et que nous ne pouvons pas, même si nous le voulons, tout contrôler nous aidera à prendre des décisions en fonction de nos préoccupations personnelles, de nos besoins, de nos plaisirs, de notre santé et de notre bien-être.

Choisir de prendre en charge notre vie sans exigence personnelle nous libérera du stress, de la pression, de la frustration et de ces obligations auto-imposées liées à un idéal d’excellence ou de perfection.

En nous libérant de ce fardeau, nous nous donnons la permission de faire ce qui suit :

  • Être nous-même, sans juges internes qui critiquent à quel point nous faisons les choses bien ou mal.
  • S’aimer soi-même comme nous sommes. Assumer les erreurs que nous pouvons faire et valoriser nos qualités personnelles.
  • Être assertif, dire “non” de temps en temps sans se sentir coupable.
  • Passer du temps à prendre soin de notre santé physique et mentale.
  • Reconnaitre nos réalisations, apprécier les efforts déployés pour les atteindre.
  • Être sa priorité, à l’écoute de nos besoins sans pour autant penser que c’est de l’égoïsme. 

Mieux vaut préférer l’adaptabilité au besoin de contrôle

“Nous nous efforçons chaque jour de réaliser l’impossible”, a déclaré Tal Ben-Shahar, professeur à l’Université de Harvard, dans son livre The Pursuit of Happiness. Et il est certain qu’environ 86 % des gens autour de nous sont des perfectionnistes. Cette recherche constante de la perfection est la principale raison de leur malheur.

Apprendre à “lever le pied de l’accélérateur” ou à “relâcher la pression” n’est pas une tâche facile. Mais c’est très gratifiant. Voici la marche à suivre :

  • Prenez le chemin de la connaissance de soi et comprenez la façon dont vous fonctionnez.
  • Travaillez sur la gestion émotionnelle en supprimant de votre vie ce que ne vous aimez pas.
  • Choisissez librement et trouvez l’équilibre entre le “je dois” et “je veux”.
  • Changez l’orientation de votre vie en fonction de votre santé et de votre bien-être.

Cela vaut la peine d’essayer. Nous ne perdons rien avec cette méthode.


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