Auto-abus : comment est-il lié à l'estime de soi ?

Quel impact l'auto-violence a-t-elle sur nos vies ? Comment affecte-t-elle l'estime de soi ? Que perdons-nous lorsque nous nous blessons de cette façon ? Nous en parlons ici.
Auto-abus : comment est-il lié à l'estime de soi ?

Dernière mise à jour : 29 janvier, 2021

L’auto-abus est l’opposé de l’estime de soi, et c’est une pratique beaucoup plus courante qu’on ne le pense. Beaucoup d’entre nous émettent des jugements internes sur ce qu’ils sont, ce qu’ils méritent, sur la valeur de leur travail… Nous minimisons alors nos réalisations et nous amplifions nos erreurs. 

Le niveau d’exigence est élevé : nous avons toujours le sentiment que nous aurions pu faire mieux. Les actions réalisées sont alors méprisées, ce qui nuit gravement à l’estime de soi.

Les effets de l'auto-abus.

Comment se développe l’auto-abus ?

En termes généraux, l’estime de soi est la capacité de se valoriser. Ce concept implique également le défi de faire face aux pensées négatives que d’autres personnes peuvent penser à notre sujet.

Une faible estime de soi nous rend plus ouverts aux critiques des autres. Il est même probable que nous considérions les critiques des autres comme des vérités absolues. C’est alors que le “dictateur interne” de l’auto-abus commence à se développer. Nous minimisons nos réalisations et nous nous concentrons sur nos erreurs, entre autres.

L’abus de soi : l’origine du dictateur intérieur

Nous sommes exposés à l’évaluation et au jugement des autres dès notre naissance.  Si, nos échecs ont été punis et si nos réalisations, dans une certaine mesure, ont été minimisées, nous finirons probablement par nous considérer comme des personnes disposant de peu de ressources.

De plus, nous aurons le sentiment que ne pas échouer est particulièrement important. Autrement, nous devrons faire face aux jugements et aux critiques des autres. Dans cette dynamique, la critique des autres peut être intériorisée, et nous finissons alors par considérer que nous avons peu de valeur.

À leur tour, nos propres critiques envers nous-mêmes deviennent beaucoup plus impitoyables que celles des autres. Nous pouvons nourrir la conviction que nous ne sommes pas valides, que nous ne sommes pas dignes d’amour, etc. Nous pouvons croire que notre essence est basée sur nos réalisations, lesquelles sont perçues comme ayant peu de valeur.

Comment pratique-t-on l’auto-abus ?

Normaliser l’auto-abus est très dangereux. Non seulement cela nuit à l’estime de soi, mais cela peut également conduire à de graves problèmes, tels que les troubles de l’humeur, en particulier les troubles dépressifs.

L’auto-abus n’apparaît pas soudainement. Ce type d’agression envers soi-même est ancré depuis des années. Parfois, il est même difficile de distinguer les critiques des autres de nos propres critiques.

Lorsque l’auto-abus est établi dans nos vies, même la critique la plus constructive que nous recevons des autres pour nous améliorer est perçue comme un échec. Par exemple :

  • Vous a-t-on déjà recommandé d’accomplir une tâche au travail, d’une manière différente pour de meilleurs résultats, et vous avez pensé que vous ne faisiez pas bien votre travail ?
  • Combien de fois vous-êtes vous focalisé sur vos erreurs même si vos efforts ont été reconnus ?
  • Avez-vous déjà pensé que vous n’étiez pas digne du travail que vous avez, que quelqu’un pourrait le faire mieux que vous, et qu’à tout moment vos patrons vont le découvrir ?
Les signes de l'auto-abus.

Cesser d’écouter le dictateur intérieur

La voix du dictateur intérieur peut être si forte qu’elle peut paralyser notre action fondée sur des valeurs. Si nous interrompons des activités que nous jugeons valables, nous baserons notre vie sur la volonté de ne pas échouer.

Essayer de ne pas échouer signifie ne pas être prêt à éprouver les situations inconfortables sur le chemin des valeurs. Cependant, nous ne nous débarrasserons pas du “dictateur interne” de l’auto-abus. Il nous dira probablement que nous sommes dans la situation dans laquelle nous nous trouvons parce que nous avons peur et que nous ne pouvons pas y faire face.

Mais quel est le rôle de l’estime de soi ?

Vous êtes-vous déjà arrêté pour observer votre situation comme si c’était une autre personne qui l’observait ? Si vous le faites, vous constaterez par vous-même que ce dictateur intérieur vous éloigne de ce que vous considérez comme important.

Écouter ce dialogue interne et le croire comme une vérité absolue peut être frustrant à l’heure de poursuivre des objectifs. Souvent, le mental nous dira que nous n’en sommes pas capables. Cependant, essayer d’éliminer le “dictateur intérieur”, c’est comme éliminer les mauvaises herbes dans un jardin. Nous pouvons les déraciner, mais elles continueront à pousser.

La lecture de livres sur l’estime de soi n’aide pas non plus à éliminer ces formes d’auto-violence. Ils n’enseignent que des lignes directrices pour améliorer l’estime de soi. Mais ils ne constituent qu’une connaissance de plus par rapport à l’expérience de plusieurs années.

Cependant, il y a la possibilité de regarder cette lutte entre l’auto-abus et l’estime de soi d’un autre point de vue : la pratique de l’auto-compassion. L’auto-compassion nous permet d’observer cette lutte sous un autre angle : elle nous permettant d’échouer et nous incite à observer ce qui se passe dans notre monde intérieur lorsque une gêne se fait sentir.


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