Comment a fait l'Islande pour que les jeunes arrêtent de fumer et de boire de l'alcool ?

Comment a fait l'Islande pour que les jeunes arrêtent de fumer et de boire de l'alcool ?

Dernière mise à jour : 11 juillet, 2017

L’Islande a réussi une chose qui ressemble à un rêve pour beaucoup de pays du mondeElle affiche une qualité de vie optimale dans presque tous les domaines et, surtout, elle a résolu de graves problèmes en ce qui concerne les adolescents. Parmi ces problèmes, on peut citer la consommation de tabac, d’alcool et de drogues psychoactives.

Le point le plus intéressant est qu’il y a à peine 20 ans, l’Islande se trouvait parmi les états européens qui présentaient la plus grande consommation de psychoactifs chez les jeunesLe changement a donc été progressif et continu. Le meilleur étant qu’il a abouti à des résultats concrets.


“Les jeunes sont convaincus qu’ils détiennent la vérité. Malheureusement, quand ils réussissent à l’imposer, ils ne sont plus jeunes et il ne s’agit plus d’une vérité.”

-Jaume Perich-


Tout cela est dû au programme Youth in Iceland (la Jeunesse en Islande). Ce dernier a été créé en 1998. L’objectif était principalement de réduire la consommation de tabac et d’alcool. La société se préoccupait de ses jeunes qui paraissaient alors totalement perdu-e-s.

Le premier pas pour réduire la consommation en Islande

Le directeur du Centre Islandais pour la Recherche et l’Analyse Sociale, qui est en même temps responsable de Youth in Iceland, s’appelle Jón Sigfusson. Pour ce fonctionnaire, toute action était impossible sans recherche préalable. Tous ses efforts furent donc dirigés, initialement, vers l’étude de la situation.

Sigfusson a indiqué qu’en Islande, ils ne voulaient pas partir de préjugés. Il est très facile, face à l’alcool et aux drogues, de partir d’idées préconçues. Parfois, on se dit qu’il y a une connaissance suffisante par rapport à ces domaines mais ce n’est pas le cas. C’est pour cela que l’Islande a jugé que la recherche et sa diffusion étaient prioritaires.

L’un des facteurs essentiels est que l’investigation réalisée n’a pas été qu’une investigation. Un véritable système de recherche a été mis en place. À travers ce dernier, une cartographie sur la consommation de psychoactifs a été réalisée tous les deux ans. Parfois, les causes et les conséquences changent : il faut donc maintenir une surveillance permanente.

Ces études ont permis de recueillir des données sur le sexe des consommateur-trice-s, les normes de consommation, la conformation de leurs foyers, la relation entre la consommation, l’absentéisme scolaire et les problèmes émotionnels qui touchent les jeunes consommateur-trice-s. À partir de ces données, des stratégies d’action ont été établies en Islande.

Le rôle des adultes dans la problématique

Les études menées en Islande ont permis d’établir que le rôle des adultes était très important. Les jeunes représentent la face d’une monnaie et les adultes qui les éduquent se trouvent sur l’autre. Ainsi, il a été conclu que ces adultes devaient acquérir plus de pouvoir. Il fallait leur donner des connaissances et des outils pour savoir quoi faire en toutes circonstances.

De cette façon, un programme a été créé pour former les parents et d’autres membres de la famille. Des informations sur les drogues et leurs effets leur ont été données. Mais, surtout, l’idée selon laquelle le problème d’addiction aux drogues dépendait d’eux a été renforcée. Le/la jeune a une part de responsabilité mais les adultes qui l’éduquent jouent aussi un rôle essentiel.

Le plus important est d’avoir consolidé cette conscience à propos du rôle affectif des adultes dans la vie des adolescent-e-s. Il a été établi qu’un élément déterminant dans la prévention de la consommation était la proximité des adultes. Leur attention, leur compagnie et leur surveillance. Passer du temps avec les ados était fondamental. Ne pas les diriger mais les accompagner.

Le temps libre et le sentiment de réalisation

Les études révélèrent aussi que la façon dont le temps libre était géré était déterminante. Cela ne fournit pas seulement un cadre de contrôle aux jeunes mais les aide aussi à faire croître leur sentiment de réalisation. C’est pour cela que des ressources nécessaires ont été fournies pour faire augmenter l’offre dans les activités sportives, récréatives et artistiques pour les enfants et les adolescent-e-s.

De la même façon, une loi a été établie pour que les enfants de moins de 12 ans n’aient pas le droit de sortir seuls dans la rue après 20 heures. De leur côté, les jeunes entre 13 et 16 ans ne peuvent pas sortir après 22 heures. Ainsi, la société islandaise dans son ensemble commençait à assumer sa responsabilité par rapport aux jeunes.

Actuellement, seul-e-s 5% des jeunes en Islande affirment avoir consommé de l’alcool. De la même façon, seulement 3% disent fumer une cigarette par jour. Et 7% ont consommé de la marijuana lors du mois précédent. Ce sont des chiffres idéaux pour n’importe quel pays. Mais ces pourcentages ne s’atteignent pas par magie. Il est nécessaire, comme en Islande, que l’Etat, les familles et la société en général s’engagent complètement dans cette lutte.


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