Quand on a touché le fond, on ne peut que remonter

Quand on a touché le fond, on ne peut que remonter

Dernière mise à jour : 16 août, 2016

A certains moments de notre vie, on tombe à tout vitesse dans un précipice qui semble insurmontable.

On touche le fond aux niveaux émotionnel, physique, social et professionnel, et on reste là, au fond de ce trou, envahi par une peur et une tristesse qui se font tenaces et qui marquent l’apparition de divers troubles de l’humeur.

Nous avons tous des problèmes graves, nous avons tous connu des drames, voire même des tragédies au cours de notre vie.

Or, ces qualificatifs sont davantage liés à la personne qu’aux faits en eux-mêmes. Nous avons tous un plan, jusqu’à ce qu’on en arrive à souffrir

Notre plan ne disparaît alors pas pour autant, mais il a néanmoins besoin d’être remis à jour ; quand on touche le fond, on peut avoir l’impression d’être perdu.

Selon Beck et sa théorie sur la dépression, afin de remettre en question nos pensées irrationnelles, on a recours à des concepts tels que celui de la Flèche Descendante, ou encore de la Technique de la Magnification Paradoxale.

En prenant l’exemple de ces deux techniques et de votre propre expérience, vous vous rendrez compte qu’en ayant touché le fond, vous ne pourrez que remonter.

 


“La vraie souffrance, celle qui nous fait nous souffrir profondément, peut rendre sérieux et constant un homme irréfléchi ; même les simples d’esprit deviennent plus intelligents après une grande souffrance.”

-Fiódor Dostoyevski-


Se rendre compte que l’erreur que l’on commet, c’est la peur

Nous avons tous peur des événements difficiles que l’on peut être amenés à vivre.

Or, à partir du moment où vous avez déjà touché le fond, vous savez que deux options s’offrent à vous : soit vous restez dans cet état presque végétatif et douloureux, soit vous remontez, et il ne tient qu’à vous de prendre cette décision.

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La Flèche Descendante est une technique de thérapie cognitive qui apprend au patient à sélectionner une pensée négative et à répondre à la question suivante : si cette pensée était vraie, que signifierait-elle pour vous ? La réponse serait une nouvelle pensée négative.

Il faudrait alors poser des questions successives (en traçant des flèches descendantes) qui mettraient en lumière des croyances contre-productives (perfectionnisme, besoin d’approbation, peurs, etc)

Si vous êtes envahi par une pensée de souffrance, que vous croyez avoir touché le fond et que vous avez l’impression qu’aucun des problèmes qui se posent à vous n’a de solution, vous devez expliquer ce que cela signifie pour vous, et normalement, une nouvelle pensée négative fera son apparition.

Par exemple, si vous vous retrouvez face à une personne qui a perdu un de ses enfants et qui pense ne plus jamais pouvoir être en mesure de s’occuper des autres, posez-lui la question suivante : comment réagiriez-vous si un autre de vos enfants tombait malade, et qu’est-ce que cela représenterait pour vous ?

Sûrement qu’un nouveau sentiment de souffrance apparaîtra, et ainsi de suite, jusqu’à arriver à la vision la plus catastrophique de sa vie.

Même ainsi, malgré la dureté de l’exercice et de ce qu’elle aura vécu, elle se rendra compte qu’elle pourrait finalement réussir à tenir le coup et à survivre.

Ce sont ses pensées qui amplifient la douleur, bien plus que ce qui est arrivé.

Arrivé à ce point, on peut se rendre compte que même en ayant souffert d’un événement dévastateur, on peut encore en vivre d’autres ; dans la vie, rien n’est donc sûr.

Même une dynamique de pensées défaitistes peut en arriver à apaiser cette personne : cela peut provoquer une perte d’emploi, ou l’éloignement du reste de ses enfants.

Finalement, la perte de tout ce qui compte, et de tout ce qui est important.

 


A ce moment-là, la personne est consciente qu’elle est arrivée au seuil du découragement, mais elle ne veut pas descendre plus bas. Il ne lui reste donc plus qu’à remonter, chose qu’elle réussira à faire bien plus facilement que ce qu’elle l’aurait cru ; elle n’a plus grand chose à perdre, si ce n’est sa peur.


Exagérons les peines et voyons l’absurde de notre attitude actuelle

La Magnification Paradoxale est une technique cognitive dans laquelle on apprend au patient à exagérer ses pensées négatives plutôt que d’essayer de les freiner ou de les contrôler.

Paradoxalement, de telles pensées peuvent en arriver à sembler absurdes et insensées.

Evidemment, cette technique doit être utilisée pour des pensées négatives associées à des faits de gravité relative (aborder des pensées de peur au futur après la perte d’un enfant ne serait pas pas plausible avec cette technique).

Avec la Magnification Paradoxale, on montre au patient que contrairement à ce qu’il peut le croire, il ne se trouve finalement pas dans la pire des siutations possibles.

Il peut se sentir seul car il finit par rompre avec son compagnon/sa compagne, mais il est très loin d’être dans le pire état de solitude possible, puisqu’il peut encore compter sur sa famille et ses amis.

La souffrance nous rend sage et la résilience nous rend fort

Il n’existe rien dans la vie d’une personne qui puisse la noyer si elle ne le permet pas réellement.

On fixe des limites, le temps et la haine envers les commentaires blessants de cette catégorie de personnes qui donnent leur avis sans jamais avoir vécu la même chose elles-mêmes.

 


Certaines personnes vivent des moments amers, et par conséquent, non seulement cela les rend amères elles-mêmes, mais en plus, elles rendent également les autres amers. D’autres, au contraire, font de l’amertume l’exemple de tout ce qu’elles ne veulent pas dans leur vie : elles savent ce que c’est, et ne le veulent ni pour elles, ni pour les autres. Ce sont des personnes de lumière, nées du gris de leur existence.


 

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Quand on dépasse les limites du ridicule, de la souffrance, de l’humiliation, du jugement, de la tristesse…quand on les dépasse et qu’on voit qu’on a déjà trop souffert, c’est alors qu’on atteint le véritable sens de notre existence.

Car c’est seulement lorsqu’on a touché le fond et compris le processus, que l’on peut se rendre compte que finalement, la seule chose qu’il nous reste à faire, c’est remonter. 

On tombe nez à nez avec la certitude qu’on n’agira plus par ego, mais par véritable bien-être personnel.

On se retirera de la compétition avec les autres pour lutter pour nos propres rêves, tout simplement.

Après tant de souffrance, il est évident que le meilleur reste encore à venir.

Allez de l’avant, laissez le passé derrière vous, sortez de la lamentation, osez vivre et laissez simplement les choses arriver.

Aussi bas ayez-vous pu tomber, vous ne pouvez que remonter.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.