Pourquoi vous rongez-vous les ongles?

Pourquoi vous rongez-vous les ongles?

Dernière mise à jour : 04 septembre, 2015

L’onychophagie est le nom scientifique que l’on donne à l’incapacité pathologique de contenir l’envie de se ronger les ongles.

Cette pathologie n’est pas seulement en relation avec des problématiques esthétiques, elle est également liée aux émotions et à la personnalité.

Si de nombreuses personnes se rongent les ongles sans même s’en rendre compte, le faire de manière impulsive est un signe clair que nous ne sommes pas parvenus à un équilibre émotionnel satisfait, et qu’il est nécessaire de traiter le problème en profondeur.

Les psychanalystes (qui suivent les enseignements de Sigmund Freud) expliquent que les personnes qui se rongent les ongles recherchent la sensation primaire du bébé qui tête le sein de sa mère.

Cela se manifeste également lorsqu’elles prennent des objets dans leur bouche de manière fréquente (qu’il s’agisse d’un stylo, d’une sucette, etc.), même si ce phénomène est différencié par la psychanalyse, et qualifié sous le terme “d’angoisse orale”.

Le fait de se ronger les ongles fréquemment serait donc une manière de nous sentir protégés.

Nous avons besoin de quelque chose qui nous serve de lien avec le monde réel, pour contenir nos tensions, notre nervosité, notre ennui, notre tristesse, notre stress, etc.

Vous ne vous êtes peut-être pas rendu compte que vous vous rongiez les ongles, et vous ne savez pas pourquoi vous le faites.

Nous allons vous proposer un petit jeu d’analyse. Que faites-vous lors des moments où vous ne pratiquez aucune activité et où vous avez les mains libres ?

Que faites-vous avant un examen, lorsque vous marchez seul dans la rue le soir, lorsque votre chef vous appelle au bureau, lorsque vous rencontrez la personne que vous aimez ou quand on vous annonce une mauvaise nouvelle ?

Ce comportement a, de toute évidence, une explication psychologique. Mais il est important d’attaquer le problème à la racine.

Le fait de se ronger les ongles est une habitude automatique, inconsciente et addictive. La personne qui se ronge les ongles ne peut pas s’empêcher ni arrêter de le faire, comme cela survient avec les habitudes qui sont durablement enracinées.

Ce comportement est en relation avec l’anxiété, l’insécurité, la tension et la dépression. Certains des traits de caractère que partagent les personnes onychophages, sont les suivants : perfectionnisme, faible estime d’elles-mêmes et peur de l’échec.

Elles peuvent également être hyperactives et très nerveuses. Dans certains cas, elles ont du supporter une enfance marquée par des parents trop autoritaires.

L’âge moyen auquel les enfants commencent à se ronger les ongles se situe aux alentours de 10 ans. Cela peut diminuer ou augmenter avec le passage du temps, selon les événements inhérents à la vie de chacun.

La sensation primordiale procurée par cette pratique est la satiété, mais on retrouve également de la tranquillité, du plaisir, un sentiment de protection, de satisfaction et de sécurité.

De plus, le fait de se ronger les ongles entraîne une libération par le cerveau de certaines hormones en lien avec le bonheur et le bien-être.

 
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L’un des autres problèmes dont souffrent les personnes atteintes d’onychophagie est d’ordre social.

Lorsqu’elles étaient enfants, ces personnes ont souvent commencé à se ronger les ongles avant que leurs parents ne leur interdisent.

Elles ont ensuite recommencé dès qu’elles en ont eu l’opportunité, en signe de rébellion.

C’est la même chose à l’age adulte. Si une personne qui se ronge les ongles est réprimandée par quelqu’un de sa famille, ou par un ami, il est probable qu’elle s’énerve et qu’elle recommence de sitôt.

Il existe des traitements d’application locale avec des vernis amers spécialement conçus pour cette pathologie, et des traitements plus rudimentaires (se frotter les ongles avec de l’ail, du piment ou du poivre).

Pour autant, les personnes souffrant d’onychophagie n’arrêtent généralement pas de se ronger les ongles si elles ne traitent pas le problème de fond.

En premier lieu, il est important d’identifier les moments spécifiques auxquels la personne se ronge les ongles. Ensuite, il faut essayer de réduire les sentiments qui provoquent ce comportement.

Mais, existe-t-il une technique efficace pour réduire l’anxiété, la peur et la nervosité qui entraînent l’onychophagie ?

Une solution peut être de libérer les tensions par l’intermédiaire du sport, d’une activité relaxante ou de la lecture d’un livre.

La bonne nouvelle est donc qu’il est possible de mettre un terme à l’onychophagie sans avoir recours aux vernis amers ou aux remèdes maison douteux.

Travailler sur ses sentiments et identifier ce qui nous rend nerveux est la meilleure solution qui soit.


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