Je n'ai pas changé : je ne suis tout simplement pas comme tu l'espérais

Je n'ai pas changé : je ne suis tout simplement pas comme tu l'espérais

Dernière mise à jour : 04 octobre, 2016

Je n’ai pas changé, en fait tu ne m’as jamais connu.e tel.le que je suis vraiment. Tu as pris trop de choses pour acquises, tu as créé un amour à ta façon auquel je n’ai eu d’autre choix que de m’adapter, de même que les fleurs s’adaptent aux fissures des rochers sans pouvoir prendre racine dans la terre. Non, je n’ai pas changé, et d’ailleurs, je suis bien content.e de ne pas être la personne que tu espérais que je sois : fragile, sans lumière propre et obéissante…

Probablement que cette image vous parle. Les experts en relations affectives nous indiquent que la majorité d’entre nous disposons d’une espèce de “scénario idéal” sur l’amour. Même Arthur C. Clark, scientifique, et célèbre auteur de romans de science-fiction, a déclaré que la plupart des gens arrivent à tomber amoureux de partenaires qui n’existent pas. Ce ne sont que des écrans où on projette nos rêves, nos illusions et avant tout, nos propres besoins.


Je n’ai pas changé, j’ai grandi. Je ne suis pas la personne que tu espérais, car tu t’efforçais de me faire entrer dans le moule de ton égoïsme. Tu dis que j’ai changé, mais en fait, je n’ai jamais été l’être docile que tu imaginais.


Quelque chose dont il faut tenir compte sur ce type de relations basées sur l’inégalité et sur les fausses attributions, c’est que parfois, il existe un autre mécanisme basé sur la projection psychologique. “Je te fais faire croire que tu es faible pour ainsi pouvoir te contrôler et ne pas faire face à ma faible estime de moi-même ni à mon incapacité à établir des relations respectueuses d’égal à égal”.

C’est un sujet sans doute complexe et intéressant que nous vous invitons à approfondir avec nous.

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Je n’ai pas changé, en fait je n’ai jamais été comme tu l’espérais

Comme le disait Erich Fromm, l’amour mature est celui où il existe une union au sein de laquelle sont préservées l’intégrité propre et l’individualité de chaque membre. Cette idée, qu’on le veuille ou non, ne se réalise jamais. De fait, il est curieux de voir comment la plupart des personnes qui veulent vivre en couple le font sans même préalablement avoir fait un travail sur elles pour se connaître pleinement, sans même avoir découvert leurs frontières émotionnelles, sans même avoir surmonté leurs peurs ni vaincu leur peur de la solitude.

Peut-être ces personnes-là préfèrent-elles être de simples “prisonniers” plutôt que des “compagnons de vie”. Peu importe ce que l’être aimé ressent ou pense, puisque ce qui prévaut, c’est cet équilibre infantile et tyrannique où ce dont on a besoin, c’est d’être rapidement satisfait.

Aucun lien ne peut perdurer dans une telle inégalité, dans une telle tentative d’aliénation. Les projections que les autres veulent induire en nous répondent sans doute aux manques de ceux qui désirent nous faire rentrer dans leur schéma, dans leur moule créé de toute pièce de l’amour parfait.

Cependant, aucun amour n’est parfait. L’amour réel est celui qui “est” et qui “laisse être”, qui ne cherche pas à nous changer car on nous aime pour tout ce que nous sommes, pour ce que reflète le miroir, pour ce que dit la pensée et pour cette complicité authentique où ta partition et la mienne font la plus belle des mélodies.

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Le désamour et les véritables “partenaires de voyage”

L’amour ne devrait pas nous changer, son but doit toujours être celui de nous permettre de grandir pour arriver à une autre étape de grand équilibre personnel. Or, face à la classique question consistant à savoir si on peut changer à un moment donné, la réponse est oui, et c’est d’autant plus vrai dans ces contextes affectifs présentant des composants traumatiques.


Non, je n’ai pas changé, grâce à toi j’ai appris


Des facteurs tels que la maltraitance physique ou émotionnelle, le chantage, la manipulation voire même la tromperie ou le désamour lui-même, peuvent faire que “s’éteignent” nombreuses de nos illusions, que s’effondrent les valeurs que l’on prenait pour acquises, ou que l’on perde ces forces qui font notre personnalité, et que d’une certaine façon, on soit obligé de laisser derrière nous le territoire vital dans lequel on a passé des années.

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Ce n’est pas cohérent. On doit toujours lutter pour notre identité, pour les ciments de nos valeurs et le drapeau de cette estime de nous qui est la patrie de notre essence et de nos forces. Aimer, c’est “être” et “laisser être”, respecter les individualités, comme le disait Fromm, et pour cela, il est nécessaire de choisir “sagement” ces compagnons de vie, en tenant compte de ces dimensions si basiques :

  • Affinité émotionnelle : on sait que l‘amour ne se choisit pas toujours, et que la plupart du temps il arrive sans que l’on s’y attende. C’est pourquoi il nous faut soigner le langage des émotions et découvrir si vous et votre compagnon/compagne partagez une même syntonie basée sur la réciprocité et l’empathie.
  • Compatibilité intellectuelle : elle est liée au fait de voir avant tout la complicité et l’amitié, au fait de profiter en partageant des espaces, des intérêts. Profiter de ces heures de longues conversations où tout coule et où, par les regards, on sourit et on apprécie.
  • La compatibilité physique est aussi essentielle : c’est cette zone la plus pure et instinctive basée sur le désir, sur la sexualité et sur cette magie qui a lieu sous la couette.
  • La compatibilité spirituelle : elle est liée à nos valeurs, à nos rêves, à nos aspirations et à cette façon unique et exceptionnelle d’interpréter le monde. C’est une dimension plus intime, où on peut découvrir l’autre qui nous comprend, et qui correspond à nos projets de vie afin de devenir le meilleur compagnon ou la meilleure compagne de vie. Un ami du coeur.

 

 


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