Lettre à la douleur émotionnelle

Lettre à la douleur émotionnelle

Dernière mise à jour : 02 mars, 2016

Tu es ce genre de douleur que je ne veux pas affronter. Tu es la blessure émotionnelle issue des difficultés et qui se nourrit des mauvais traitements. Tu es la trahison, la déception, l’injustice, l’humiliation et l’abandon.

Je tente de te fuir et de ne pas te regarder dans les yeux, car la seule chose qui me soulage, c’est le reflet de la normalité. Je me cache les yeux car je ne veux pas vivre blessée, mais je suis fatiguée de dire que tout va bien.

Je souris lorsque je n’en ai pas envie et je tente d’avancer, mais j’en ai marre de faire semblant, c’est épuisant et désespérant. Il n’y a rien de plus douloureux que de faire croire que tout va bien lorsque quelque chose nous ronge à l’intérieur.

Lorsque cela se produit, nous finissons par tomber dans une spirale qui nous absorbe et fait pression sur notre âme.

Pour cette raison, j’ai décidé de refermer cette blessure qui est en moi. Plus d’une fois j’ai pu sentir mon âme se déchirer et mon espoir mourir.

Cette souffrance est l’oeuvre d’un criminel. Un criminel qui m’a arraché le coeur, qui a profité de mon innocence et qui a nourri mes peines de cruauté. Un voleur qui a dérobé mes forces.

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J’ai eu si peur de voler avec mes ailes brisées que j’ai arrêté d’essayer de comprendre cette partie de moi qui sanglotait.

En d’autres termes, mon corps est devenu la tombe de mon âme et j’ai commencé à m’effondrer sans opposer aucune résistance.

Cependant, il n’y a rien de tel pour se relever que de toucher le fond. Je me suis rendue compte que tenter de fuir ce qui me faisait mal, c’était perpétuer et aggraver mes problèmes, et, surtout, dévaster mes émotions.

J’ai compris que je ne pouvais plus me mentir à moi-même et me négliger de la sorte, et que si quelque chose me fait mal je ne peux pas dire que tout va bien. Ainsi, je me suis rendue compte que ressentir cette douleur de la vie librement était la meilleure échappatoire.

La douleur est seulement la première étape de la souffrance, et j’ai encore le temps de me guérir avant que ne surgisse le mal irrémédiable.

Disons que se sentir ainsi est un signal d’alarme que notre esprit utilise pour nous alerter que quelque chose tourmente notre bien-être.

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La compréhension s’atteint grâce à la douleur émotionnelle

Généralement, les coups durs nous prennent par surprise et cela nous fait si mal que nous tentons toujours de les éviter.

Nous devenons alors des experts pour éviter tout ce qui est douloureux dans la vie. Par exemple, cela se produit lorsque nous sommes à la limite de la rupture.

Il est évident que l’éloignement est de pire en pire, mais nous voulons croire que tout va bien et que tout finira par s’arranger.

Ce type de comportement masochiste fait que nous développons une tolérance excessive de la douleur. Nous pensons que pour ne pas perdre “notre statut de personne/conjoint/ami/femme/homme/père/mère etc.”, nous devons nous sacrifier et, par conséquent, souffrir.

Autrement dit, en s’habituant à la douleur, nous justifions cette tendance au dévouement total et sans mesure par lequel nous tentons de donner un sens à nos comportements et même à notre vie.

Ainsi, lorsque nous traversons une étape douloureuse, nous tentons de façon inconsciente d’aller de l’avant, comme si de rien était. Cependant, avec cette attitude, nous ne parvenons qu’à incruster la souffrance et à lui permettre de prendre racine.

De cette façon, la douleur s’intensifie, atteignant nos sentiments et nos émotions les plus vitales. En bref, échapper à la souffrance est impossible, et la seule façon que nous avons pour qu’elle disparaisse, c’est de s’autoriser à la vivre jusqu’à ce qu’elle s’épuise…


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