Les gens bons n'ont pas toujours été joyeux

Les gens bons n'ont pas toujours été joyeux

Dernière mise à jour : 05 mai, 2016

Les gens bons n’ont pas toujours été joyeux. Dans leur cœur, se cachent de multiples peines et déceptions qu’ils savent dissimuler avec des sourires plein de chaleur.

La bonté est une vertu qui caractérise tous les êtres capables de comprendre que la tristesse a aussi un sens salvateur, et qu’elle nous sert à être plus sensibles à la douleur d’autrui.

Dans la bonté, que nous voulions ou non, se cache toujours des gouttes de tristesse tiède, nécessaire pour nous concentrer sur les choses importantes, et pour purifier les rêves.

S’il y a bien quelque chose qui caractérise les gens bons et nobles, c’est que dans leurs tristesses, le ressentiment ou l’amertume n’existent pas. Ils n’utiliseront jamais la rancœur pour faire du mal aux autres.

Le psychologue Antoni Bolinches suggère, dans son livre “El secreto de la autoestima” (“Le secret de l’estime de soi”) que même si c’est une source essentielle de gratification et d’auto-affirmation, la bonté est également un désavantage pour le succès social.

En effet, parfois, la personne qui agit avec “cohérence éthique” n’est pas très bonne dans la compétition avec les autres.

Nous vous invitons à réfléchir à cela. 

Main-et-oiseau

Les gens bons : une lutte continue pour conserver l’essence

Nous n’allons pas rentrer dans le débat qui consiste à se demander si l’humain est bon par nature ou s’il le devient avec le temps.

Ce que nous savons, c’est que les bonnes personnes luttent chaque jour pour conserver leur essence. Nous sommes dans un monde où le succès est lié à la compétition et dans lequel la noblesse est parfois liée à la “fragilité”.

Tout cela nous plonge parfois dans un type de névrose sociale très complexe.

Les personnes qui ont des idéaux nobles, qui sont préoccupées par leur prochain autant que par elles-mêmes, n’abondent pas vraiment.

Cela ne veut pas dire que tout le monde est “mauvais”. Nous ne devons pas voir notre réalité en noir ou blanc, en bon ou mauvais.

La psychologie humaine ne fonctionne pas ainsi. Il existe de multiples nuances et parcours personnels qui nous ont permis de voir le monde d’une manière ou d’une autre. 

Femme-et-fleurs

La bonté, un parcours intérieur qui se focalise aussi sur l’extérieur

La bonté ne fait pas seulement partie d’un parcours intérieur car son reflet peut également être vu depuis l’extérieur :

  • Aujourd’hui, nous vivons dans ce que l’on pourrait appeler l’auto-connaissance démesurée. Il s’agit d’un intérêt presque exagéré pour tout ce qui a trait à la connaissance de soi. On se consacre énormément à soi-même dans le but d’atteindre le bonheur.
  • Ce “matérialisme spirituel” est caractérisé par la question continuelle “pourquoi ne suis-je pas heureux” ou “pourquoi est-ce que je n’obtiens pas ce que je veux”.
    Nous tombons petit à petit dans une obsession où tout simplement, nous oublions de vivre et pire encore, nous nous déconnectons des gens qui nous entourent.
  • D’autre part, ces personnes aux actes nobles sont aussi passées par des étapes de “connaissance de soi”. Elles ont dû intégrer la phase de laquelle elles sont ressorties guéries, soulager des déceptions, guérir des trahisons et avant toute chose, S’ACCEPTER.

Après s’être trouvées et s’être guéries, elles se sont focalisés aussi sur l’extérieur pour se consacrer aux autres comme elles l’ont fait pour elles-mêmes.

Leur sensibilité leur fait se retrouver avec les gens qui les entourent pour aider, et pour apporter du bonheur. Ce sont leurs racines, leur essence…

Femme-costume-traditionnel

La bonté a aussi besoin d’espaces propres

La noblesse, la bonté, le respect ou la gratitude sont des forces, en plus d’être des vertus. Même si ce sont des traits que tout le monde a en plus ou grande quantité, il est intéressant de savoir que celui qui les accepte comme des vrais traits et qui les pratique souvent bénéficie d’une meilleure santé mentale et physique.

Les gens bons jouissent d’une grande sensation de bien-être à chaque fois qu’ils aident, soutiennent et investissent leur temps pour les autres car dans leur cerveau, s’active un circuit neuronal lié au plaisir et à la récompense.

En plus de cela, des chimiques liés au bonheur, comme la dopamine et l’ocytocine sont sécrétés.

Stimuler nos qualités solidaires nous fait entrer dans un cercle vertueux où nous contribuons aussi au bien-être des autres.

Mais il y a quelque chose d’essentiel qu’il ne faut pas oublier : la bonté a aussi besoin d’espaces propres et de limites grâce auxquelles on peut préserver son intégrité.

Jeune-fleurs-bleues

Le psychologue cognitif Paul Bloom, professeur à l’Université de Yale et collaborateur de la revue “Nature et Science” nous indique que parfois, la relation entre empathie, bonté et compassion nous amène une bonne dose de souffrance.

  • Un excès d’empathie peut déboucher sur une forte douleur émotionnelle provoquée par notre entourage et nous épuiser voire nous rendre malade mentalement. Il est donc nécessaire d’établir une limite prudente et saine.
  • Nous devons aussi contrôler aussi notre rôle de “sauveurs”, nous ne pouvons pas aider tout le monde, et il n’est pas non plus recommandable de se charger avec toutes les charges des autres en attendant que les choses se résolvent ainsi. De fait, tout ne fonctionne pas toujours.
  • Parfois, les personnes qui essaient de “sauver” tout le monde oublient de se sauver elles-mêmes. Ne le permettez pas, parfois un “non” à temps est la solution la plus intelligente et vous ne serez pas pour autant une mauvaise personne.
    Les bonnes personnes sont aussi capables de prendre soin d’elles-mêmes en mettant des limites et pour ensuite, donner le meilleur aux autres quand c’est vraiment nécessaire.
Homme-avancant-vers-des-fleurs-rouges

Images de Mi-Kyung Choi


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.