La distance m'empêche de t'embrasser, mais pas de t'aimer de toutes mes forces

La distance m'empêche de t'embrasser, mais pas de t'aimer de toutes mes forces

Dernière mise à jour : 26 juillet, 2016

Je ne veux pas oublier les fois où nous avons tenté de calculer ensemble à quelle distance se trouvait l’horizon.

Ni les moments où j’ai cru que tout était fini et où tu as fais en sorte que je ne renonce pas ce que, sans toi, j’aurais sagement abandonné au caprice du vent…

Je ne veux pas oublier les moments qu’on a passés à jouer, bien qu’on se soit connus adultes, et notre manie de nous reconquérir tous les jours, éternellement.

Je garde le souvenir de la manière dont je t’ai taquiné les rares fois où j’ai réussi à te battre, et quand je t’empêchais d’ouvrir la bouche pour que tu ne me fasses pas subir le même sort, et d’autres genres de méchancetés.

Je me souviens aussi de la manière dont je te couvrais de baisers pour que tu ne puisses plus reprendre ton souffle et que tu oublies.

J’avoue qu’il y a des moments où je ne te supporte plus malgré la distance entre nous. Mais ce sont des moments que je n’effacerais pas parce que je comprends que c’est énervant de ne pas pouvoir te changer, mais tu es également celui dont je suis amoureuse.

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Les papillons qui se transforment en chatouilles

Les poètes parlent de papillons, mais pour moi, ils savent peu de choses de notre histoire. 

Je crois que ce sont plutôt des chatouilles, comme celles que je te fais quand je ne trouve pas d’autre moyen de te calmer (et, entre nous, quand j’en ai envie aussi).

Et toi, tu te laisses faire, et je souris parce que dans ces moments, je me sens comme la maîtresse du temps ; de ton temps, parce que tu restes silencieux, sauf tes lèvres, qui s’étirent, paresseuses et espiègles, pour sourire.

Nous avons surmonté des difficultés, et il y a eu des fois où, même sans être si gourmands, on aurait cru qu’on pouvait manger le monde entier.

Pourtant, c’est ce qu’on fait… Je dis bien “ce qu’on fait” parce que voilà le meilleur : ça n’est pas fini et ça ne finira pas.

En effet, je vais te dire un secret : la distance jusqu’à l’horizon est infinie…

Voilà pourquoi j’aime les mathématiques, parce qu’elles inventent quelque chose et elles y croient. De la même manière que nous, qui nous sommes inventés quelque chose et qui y avons cru.

Tu me diras peut-être que nous ne sommes pas aussi élégants, mais tu reconnaîtras quand même que nous sommes plus courageux, parce qu’entre nous, il n’y a pas asymptotes qu’on ne puisse toucher.

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Je ne veux pas oublier une seule seconde de notre histoire

Je ne veux pas oublier une seule seconde de notre histoire parce grâce à ma mémoire, je t’emporte avec moi, maintenant que la distance nous sépare.

Il est vrai que les chansons m’aident, tout comme les images et les phrases perdues écrites à la lumière ténue d’un bar, à l’aube.

Mais sans la mémoire, je ne serais pas capable de tout relier et d’écrire ma propre définition du mot magie dans le dictionnaire.

Je ne serais pas non plus capable de donner un signification précise à beaucoup d’autres choses que tu as imprégnées à force de patience.

Si Bécquer ne savait pas quoi donner en échange d’un baiser, alors qu’il était romantique, je n’ai pas la moindre idée de ce que je pourrais donner en échange des souvenirs que nous avons accumulés et de ceux qui nous restent à créer.

À un moment, tu entreras par cette porte par laquelle tu passes tous les jours rempli d’une énergie qui déconcerterait tous les physiciens, et je cesserai de remuer dans tous les sens le coffre de ma mémoire pour t’inviter à créer de nouveaux souvenirs.

Dans l’idée que “si jamais nous oublions quelque chose un jour”, j’aurais vécu chaque instant avec toi, même si c’est en pensant à toi avec nostalgie.

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Le moment viendra où tu penseras que je vais lentement, mais rappelle-toi comme ils écrivaient au Moyen Âge: avec ces plumes qui allaient du papier à l’encrier tout en mettant à l’épreuve l’habileté de celui qui les saisissait.

Attends, laisse-moi une seconde visualiser cette image, parce que ça m’amuse beaucoup que, dans les films, ils montrent rarement comment la feuille se barbouille d’encre.

Je vais continuer, mais pas de la même manière que ces réalisateurs. Je mettrai dans le script le bon et le mauvais, le pieux et l’impie, la joie et la tristesse, parce que nous vivrons tout cela jusqu’à l’horizon.

Pourquoi ? Parce que la route est très longue et je veux la faire avec toi…


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