Dépression : la dérive chimique et émotionnelle de notre cerveau

Dépression : la dérive chimique et émotionnelle de notre cerveau

Dernière mise à jour : 02 octobre, 2016

La dépression est une dérive continue où les jours s’écoulent lentement, où il ne nous reste plus de larmes bien qu’on ait envie de pleurer, où l’on croit que l’on est en train de mourir à petit feu parce que dans notre cerveau, l’espoir s’est éteint et il n’y a plus de sourire

Cette sensation, si familière pour beaucoup, est créée par un trouble au niveau de notre moral extrêmement complexe et singulier.

La dépression est l’une des principales causes de handicap à l’heure actuelle, un problème de santé publique à l’impact majeur, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui va considérablement augmenter au cours des prochaines années.

Quelque chose est en train de se passer. Pendant que les gouvernements du monde entier sont plus concentrés sur les chiffres de l’économie (les traitements relatifs à la santé mentale peuvent coûter jusqu’à 4 % du PIB d’un pays), médecins et psychiatres mettent l’accent sur l’importance de la prévention.

Nous savons comment traiter une dépression, mais actuellement, personne n’est capable de prévenir ces instants vitaux où nous nous laissons simplement emporter par cette dérive chimique et émotionnelle provoquée dans notre cerveau.

Nous vous proposons d’approfondir cet aspect intéressant de notre santé et de notre bien-être.

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La dépression, un symptôme silencieux

La dépression n’arrive pas du jour au lendemain. Personne ne la choisit d’entrée dans son quotidien, et personne n’opte pour cette déconnexion de la rumeur de la vie, des émotions positives, du bonheur.

Elle arrive simplement peu à peu, lente, et malheureusement, jusqu’à nous plonger dans un état de vulnérabilité, de pessimisme et dans l’incapacité de pouvoir réagir.

Michael King, psychiatre et professeur du département des Sciences de la Santé mentale de l’Université de Londres (UCL) est l’un des responsables du célèbre test PredictD, quicherche à prévenir le risque de dépression.

Ce professeur explique qu’actuellement, cette maladie est encore très stigmatisée.

Comme nous le révèlent différentes études, on estime que presque 50 % des troubles de la dépression ne font l’objet d’aucun traitement ou du moins pas le plus adapté aux besoins propres de chaque patient.

Tout cela fait que des milliers de personnes voguent à la dérive dans un cadre personnel et des milliers de personnes dans le monde entier préfèrent le suicide à la douleur de la vie. Ou bien elles se limitent tout simplement à affronter la vie, en rechutant une fois après l’autre.

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Quand le cerveau cesse d’être en adéquation avec la vie

Selon certaines tendances plus spiritualistes, nous sommes tous des êtres capables de “vibrer”.

Nous pourrions dire que chacun de nous émet une musique interne déterminée qui, à son tour, nous permet de connecter avec nos semblables, avec des lieux précis, des contextes et certaines activités qui sont, à leur tour, sur la même longueur d’ondes que notre personnalité…

Cette “mélodie” interne est le reflet d’un cerveau actif, passionné, curieux…

Quand une dépression se déclare, cette capacité de vibrer s’éteint, et elle le fait parce que l’influx électrique de certaines zones du cerveau se réduit, se ralentit.

Nous entrons dans un état semi-léthargique où il y a moins de connexions neuronales, où il se produit une dérive chimique profonde et délicate dont il nous serait très difficile d’émerger pour nous reconnecter à la vie.

Nous allons ensuite étudier cela en détails.

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Les effets de la dépression sur l’“architecture” cérébrale

Il est important de signaler qu’une dépression n’est pas exclusivement créée par un déséquilibre de nos transmetteurs.

La vulnérabilité génétique, des facteurs émotionnels ou même des problèmes médicaux peuvent sans aucun doute prédisposer son apparition.

Cependant, l’effet que ce trouble a sur notre cerveau est remarquable. Étudions-le.

  • L’hippocampe : il fait partie du système limbique et il est responsable du processus de la mémoire et du souvenir à long terme.
    Selon différentes études, le fait de traverser de longues périodes de dépression ou de stress chronique entraîne la réduction de la taille de cette structure. Nous souffrons de trous de mémoires, de difficultés à nous concentrer…
  • La dépression, à son tour, orchestre un chaos chimique subtil et complexe où l’acétylcholine, la sérotonine, la noradrénaline ou la dopamine vont être en désaccord avec notre équilibre émotionnel.
    À cause de cela, nous ne pouvons pas trouver le sommeil ou ressentir de la motivation pour quelque chose ou quelqu’un, jusqu’au point d’avoir littéralement l’impression que le monde nous a fermé ses portes.
  • Une autre structure à prendre en compte est le thalamus. Il s’agit d’une zone neuronale qui reçoit de l’information sensorielle et la transmet à son tour à la partie correspondante du cortex cérébral. Grâce à lui, on contrôle des fonctions comme le langage ou le mouvement.
    Les patients atteints de dépression ressentent une certaine lenteur au moment de se déplacer et de communiquer avec la facilité et l’enthousiasme qui les caractérisaient auparavant. C’est quelque chose de très frappant.
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La dépression est donc un ennemi complexe qui s’installe dans notre cerveau et non pas là où elle nous fait le plus de mal : dans le cœur.

Les pensées deviennent chaotiques, désordonnées et tristes, jusqu’au point de tomber dans une dérive psychique et émotionnelle qui peut durer des années.

Ne la laissez pas faire, ne cédez pas, laissez-vous aider, et avant tout, luttez pour rejointdre l’autre rive. Recommencez à porter les chaussures de l’espoir et les lunettes de l’optimisme.


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